Rester au chaud dans sa zone de confort nous empêche d'avancer

Ta zone de confort, la meilleure amie de ton manque d’estime personnelle ?

Ta zone de confort et ton estime personnelle sont deux amies fidèles… mais sont-elles tes amies, ou sont-elles les amies de tes peurs et de tes craintes ?

Tout dépend de l’étendue de ta zone de confort et de ton niveau d’estime personnelle… Installe-toi confortablement, car c’est ce que nous allons voir aujourd’hui.

Faible estime personnelle, manque de confiance en soi, peur et zone de confort… Voilà 4 éléments intimement liés. Mais avant d’aller plus loin, revenons sur ce qu’est l’expression « zone de confort » …

La zone de confort est une zone métaphorique : c’est un « endroit » où tu vis et te déplace dans un environnement qui t’est familier. Un « endroit » dans lequel tu es confronté à des situations auxquelles tu es habitué(e), qu’elles soient plaisantes ou non. Par exemple, tu peux avoir un emploi qui te déplaît, qui n’est pas « confortable » mais qui pourtant est bien dans ta zone de confort car tu t’y es habitué. T’amuser avec tes amis fait bien partie de ta zone de confort, tout comme le fait de te disputer avec ton conjoint et ta famille car ces choses se reproduisent probablement et te sont donc familières. 

En clair, la zone de confort c’est l’ensemble des situations et des échanges qui te sont suffisamment familiers pour que tu sois en confiance. Lorsque tu es dans ta zone de confort tu n’es pas vraiment surpris par ton environnement.

Le plus gros avantage de notre zone de confort, et ce même si on n’y est pas heureux, que l’on ne s’y sent pas obligatoirement bien, est que l’on sait à quoi s’attendre. On y est habitué et cette habitude nous demande, d’une certaine manière, mois d’effort. Moins d’efforts car cela nous demande moins de processus de réflexions pour savoir comment gérer la chose puisque celle-ci nous est familière.

Tes habitudes, tes routines, tes capacités, tes attitudes et tes comportements réguliers, qu’ils soient plaisants ou non, sont tous des composants de ta zone de confort. Quand nous disons zone de confort nous exprimons à peu de chose près « zone de familiarité ». 

« Faire le même genre de pratique de la même compétence encore et encore peut être confortable, mais cela n’augmentera pas vos capacités »  - Paula Caproni

Même si je préfèrerais utiliser un terme comme « zone de familiarité » ou tout autre convenant encore mieux, je continuerai à la nommer « zone de confort », comme tout le monde, car l’expression est devenue tellement commune que personne ne se rendrait compte que je parle de la même chose.

Nos différentes zones de confort.

Episode 4 - zone de confort

Quand on parle de zone de confort nous imaginons souvent qu’il a deux types de zones de confort, quasiment contradictoires :

  • il y aurait la zone de confort étroite ou restreinte, qui est liée à une estime de soi faible et de laquelle on a du mal à sortir.
  • il y aurait ensuite une zone de confort élargie. Une zone de confort donnant à la personne qui la possède une aisance bien enviable et qui s’applique dans beaucoup, si pas la plupart, des domaines d’activité.

La réalité est un peu moins simple. D’abord parce que, même si  notre zone de confort actuelle peut nous paraître restreinte, elle est plus grande que la zone de confort que nous avions il y a deux, cinq ou quinze ans. La zone de confort d’un adolescent «avec une zone de confort restreinte» est également bien plus large que la zone de confort d’un enfant de quatre ans « avec zone de confort élargie».  La zone de confort peut également sembler fluctuer, simplement parce que celle-ci et l’« échelle » que nous utilisons pour l’évaluer progressent de façon indépendante.

Ta zone de confort est en évolution permanente, la plupart du temps elle croit sans même que tu t’en rendes compte. Simplement parce que tu fais et répètes des choses qui sont juste à la périphérie de cette zone de confort. Ce faisant, ces choses migrent progressivement de la périphérie vers le coeur de ta zone de confort. Ce mouvement libère régulièrement des places pour de nouvelles choses à la périphérie de ta zone de confort.

Ensuite parce que nous n’avons pas une mais des zones de confort, tout comme nous n’avons pas une mais des estimes de nous (voir l’article « Comprendre l’estime de soi pour avoir une bonne estime personnelle »). Dans chaque domaine d’activité ou discipline que tu pratiques, ta zone de confort dépend tant de ton vécu que du contexte. 

Il est effectivement exact que les personnes ayant une estime forte et stable ont  une zone de confort élargie dans les secteurs d’activité où leur estime est solide. Les personnes ayant une estime faible ont, comme attendu, une zone de confort étroite. Quant à la personne à l’estime surévaluée, quelle est, d’après toi, l’étendue de sa zone de confort ?

La plupart du temps cette zone de confort est plutôt étroite, d’où ses réactions exacerbées en cas de contrariété, car celles-ci la font sortir de sa zone de confort. En effet, la tension intérieure entre ses aspirations, liées à son estime gonflée, et les frustrations dues aux contrariétés font que ses opinions, ses croyances ou ses valeurs lui semblent menacées. Son ego étant moins stable que l’image qu’il s’en fait, il passe rapidement soit dans la défensive soit l’agressivité.

Une personne peut avoir à la fois une estime forte dans un domaine, faible dans un autre et surévaluée dans un troisième domaine et donc avoir des zones de confort plus ou moins larges en fonction des domaines.

Qu’y a-t-il à l’extérieur de ta zone de confort?

La plupart du temps lorsque l’on cherche à mettre en images la zone de confort on te présente un schéma de ce type : 

shéma zone de confort

Autour de notre « zone de confort » Il y a la zone de peur. Plus tu t’éloignes de ta zone de confort, plus la tension émotionnelle générée par la peur se fait présente car, à ce moment, tu fais face à une ou des situations auxquelles tu n’es pas habitué. Ce manque d’habitude te fait être plus alerte, demande à ton esprit d’envisager plus de scénarios quant à la suite des évènements. Ces réflexions mettent ton esprit en porte-à-faux et c’est à ce moment-là que tu te mets à gamberger. Les classiques « attention, danger », « que se passera-t-il si je me plante ? » mais également « serais-je capable d’assumer si je réussis ? » pointent le bout de leur nez. La tension émotionnelle, qui cherche à nous retenir dans notre zone de confort s’oppose à notre tension créative. La tension créative étant la tension intérieure nous poussant à progresser et à aller de l’avant, à aspirer à plus ou à mieux.

Pour progresser il faut que ta tension créative, ta motivation, surpasse tes craintes. Tu devras donc affronter ta tension émotionnelle. Plus spécifiquement les craintes causées par la peur du « qu’en-dira-t-on ?», la peur de l’échec ainsi que la peur du ridicule. Il te faudra les reconnaitre et les affronter.

Autour de la zone de peur, il y a la zone d’apprentissage. Ceci est la zone que tu explores pour étendre ta vision, tes capacités et tes connaissances et pour modifier tes habitudes.  En quelque sorte pour étendre ton « monde ». Tu entres dans la zone d’apprentissage dès que tu apprends une nouvelle matière, une nouvelle discipline, quand tu abordes une situation nouvelle ou un environnement nouveau. C’est ici que nous observons et expérimentons. C’est ici que nous nous comparons et nous nous confrontons aux autres, à d’autres points de vue et d’autres cultures.

« Ce que nous craignons le plus de faire est généralement ce que nous avons le plus besoin de faire. »  - Tim Ferris

Finalement autour de la zone d’apprentissage il y a la zone de croissance. Je reviendrai sur ce point un peu plus tard, car avant d’aller plus loin il me faut te parler de la répartition entre zone de peur et zone d’apprentissage. 

Si tu te renseignes sur la zone de confort su le web, tu pourrais trouver un schéma équivalent sur lequel la zone de peur est entre la zone de confort et la zone d’apprentissage. Cela pourrait te sembler contradictoire mais ce schéma est tout aussi exact que celui que je t’ai présenté ci-dessus. En fonction de ta personnalité, de ton vécu et du contexte, ces trois zones peuvent prendre des topographies différentes. La plupart du temps, la première zone entourant la zone de confort est une zone de peur, mais ce n’est pas systématique. Il arrive effectivement que la zone de confort soit directement en contact avec la zone d’apprentissage : dans le cas d’un apprentissage continu dans un type de domaine spécifique (apprentissage d’une langue ou d’un sport par exemple) cette partie de leur zone d’apprentissage finit par être annexée à la zone de confort. 

Pour d’autres personnes, particulièrement celles qui ont un niveau d’estime faible, la zone de crainte peut paraître spécialement étendue, ce qui rend les choses effrayantes à faire et, par crainte, elles se cantonnent à rester dans leur zone de confort.

Il est également possible que tu ressentes ta zone de confort être entourée de plusieurs zones de peur et de plusieurs zones de progression en alternance.  

Il est tout à fait possible qu’une personne n’ait aucun mal à aller dans sa zone d’apprentissage pour une partie de son domaine et se sente incapable de faire la moindre incursion dans le reste du même domaine. 

Revenons maintenant sur la zone de progression. Une fois que la nouvelle discipline ou le nouveau comportement est intégré, nous atteignons un sentiment de liberté et de réalisation.  C’est dans cette zone que nous réalisons que nous sommes en train de concrétiser nos rêves et que nous nous sentons alignés. C’est à ce moment que la magie opère. Alors que nous ressentons sérénité et plénitude, notre cerveau assimile le fait que nous sommes capables de gérer ces choses qui étaient encore inconnues il y a peu, qui nous faisaient encore peur il y a peu. Notre zone de confort s’élargit sensiblement et englobe une bonne partie de notre zone de peur et de notre zone d’apprentissage précédente. Nous pouvons prendre le temps de souffler un coup et de prendre du recul sur notre parcours.  Nous nous ouvrons également à de nouvelles opportunités et nous nous sentons prêts à nous définir de nouveaux objectifs.  

« Les meilleures choses de la vie vous attendent souvent à la sortie de votre zone de confort. »  - Karen Salmansohn

Grâce à tes apprentissages et au sentiment de bien-être lié à tes nouvelles réussites, tu pourrais percevoir cette zone croissante presque comme une nouvelle zone de confort : une zone où, malgré le fait que tu n’es pas dans des habitudes, tu te sens pourtant en sécurité.

Tu ressens un certain contrôle.

liberté et sérénité, nous nous sentons alignés

La grosse différence est dans ton attitude. Tu n’es plus en repli sur toi-même et tes habitudes mais tu es dans l’ouverture aux autres, aux opportunités et au monde. 

Lorsque tu expérimentes tout cela, il arrive que tu ressentes le besoin de te poser, de profiter de ta nouvelle zone de confort avant de repartir à la conquête de tes possibles. Mais avec l’habitude de ce type de travail sur toi-même, tu finiras par remarquer que, d’expérimentation en consolidation, tu ne fais plus que des va-et-vient entre zone d’apprentissage et zone de croissance, laissant peu de place à la peur et ayant peu besoin de retourner dans ta zone de confort.

Tu ne te poses quasiment plus la question des limites de ta zone de confort, car tu la sens en mouvement constant. 

« Sortir de sa zone de confort est difficile au début, chaotique au milieu et impressionnant à la fin… parce que finalement, il vous montre un tout nouveau monde »  - Manoj Arora

Tu penses probablement que tout ceci est bien beau mais que je ne t’ai pas encore donné d’indications de ce qu’il faut faire concrètement pour gérer ses peurs et étendre sa zone de confort. C’est ce dont je te parle dans l’article suivant.

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