Vaincre la timidité.

La timidité est un « mal » commun, qui touche beaucoup de monde. Le sentiment de timidité est quelque chose que 85 à 90 % de la population ressentent, de manière passagère, à un moment ou un autre. Mais lorsque ce sentiment se répète et devient récurrent, il devient une source de mal-être et de souffrance.

 

Le conseil facile.

Le premier conseil que l’on donne aux personnes timides est d’agir et de se forcer à parler aux gens. Soyons réalistes, c’est bien plus facile à dire qu’à faire… Car cela te demande, entre autre, de sortir de ta zone de confort.

Il n’y a pas de recette miracle pour vaincre sa timidité. Contrôler ses émotions demande de faire un travail de fond et de sortir de sa zone de confort. Je te rassure, ce qui suit n’est pas compliqué, cela te demandera juste de ne pas brûler les étapes.

La timidité, c’est quoi ?

Les personnes timides veulent communiquer, être spontanées, aller vers les autres… Mais elles n’osent pas (ou elles n’osent plus).

Pourquoi ?

Parce que, de tentative ratée en expérience négative, de sentiment de honte en sentiment de rejet, la timidité s’est bâtie petit à petit. Certains ont commencé à construire leur « forteresse de la timidité » dès l’enfance et, de fois en fois, cette construction se consolide et se renforce.

Pour se sentir intimidé, il faut :

  • avoir envie d’entrer en contact avec l’autre et de lui plaire,
  • avoir peur des réactions de l’autre : avoir peur d’être dénigré, rejeté ou ignoré,
  • manquer de confiance en soi : avoir peur de ne pas avoir les ressources nécessaires pour continuer à aller de l’avant si l’autre devait avoir un des comportements craints.

Là où le sentiment de timidité, être intimidé, est quelque chose de passager, la répétition de ce sentiment conditionne notre cerveau à construire notre identité de timide.

La timidité est un manque de confiance en soi, dans ses communications verbales et non-verbales, généré par la crainte d’être rejeté, d’être dénigré ou d’être perçu comme inintéressant.

Mon astuce numéro 1 : arrête d’être timide !

Oui, je sais, tu ne t’attendais certainement pas à une telle astuce ! Tu pourrais penser : « Mais c’est quoi pour une astuce bidon, ça ?! Comment veut-il que j’arrête un sentiment naturel ? »

Pourtant, il y a dans cette phrase une vérité importante à appliquer dès maintenant.

Quand tu es intimidé dans une situation, qu’elle soit récurrente ou non, tu peux te dire différentes choses :

  • « Je suis timide. » Tu deviens LE timide et cette sentence t’enferme dans un statut qui ne te convient pas. Inconsciemment, tu auras tendance à baisser les bras. « A quoi bon ? Je suis timide, c’est ma nature et l’on n’y peut rien… » De cette manière, tu te sens psychologiquement enclin à répondre aux attentes qui vont avec l’étiquette du timide.
  • « Je ne suis pas timide, je suis parfaitement capable d’aller vers les autres. » Ton cerveau va buter sur la contradiction entre ton affirmation et ce qu’il perçoit de tes réactions. Ton affirmation n’aura donc pas ou peu d’effet, car le cerveau est très efficace pour rejeter ce qui ne rentre pas dans les cases. Il sait bien que tu traverses un pic de stress et ton affirmation ne cadre pas du tout avec l’ensemble des signaux qu’il perçoit.
  • « Je me sens timide en ce moment. » ou « Je ressens de la timidité. » : cette fois-ci, tu envoies un tout autre message à ton cerveau. Ton sentiment redevient passager, il y a donc une issue possible ! Pour ton cerveau, cela fait toute la différence… Car là, tu lui laisses très clairement entrevoir qu’il y a moyen d’agir autrement. Même si tu ne sais pas encore comment faire… Et comme la formulation ne crée pas de contradiction avec les reste des signaux perçus, cela rassure ton cerveau et il aura déjà tendance à relâcher la pression.

Donc, arrête d’« être timide » et commence à ressentir de la timidité.

Vaincre sa timidité : les choses à éviter.

Face à la timidité, on a facilement tendance à recourir à certaines stratégies qui, pourtant sont inefficaces et sources de souffrance.

L’Évitement

On a tous tendance, face à une situation inconfortable, d’éviter de s’y confronter. On va éviter au maximum les situations « risquées ».

Le souci est qu’en agissant de la sorte, tu enclenches l’amorce d’une spirale négative. Plus tu éviteras d’entrer en relation, de prendre la parole, de regarder les autres ou que sais-je encore, plus tu auras le sentiment que ces interactions peuvent être douloureuses ou dangereuses.

Sortir de la timidité

Et, moins tu auras d’entraînement à ces interactions moins tu auras de réussite dans celles-ci. La combinaison entre sentiment de risque plus élevé et taux de réussite plus faible t’incitera à encore plus les éviter. Et en faisant de moins en moins, tu renforces l’idée que cela t’est inaccessible. Tu abordes l’interaction suivante avec encore plus d’appréhension, et cela, grève encore plus tes chances de réussir. Et ainsi de suite.

Demander à un proche de venir avec toi.

Le fait de demander à un proche de t’accompagner peut sembler être une bonne idée. Cela te rassure probablement de savoir qu’il pourrait être là pour intervenir en cas de « chute » ou de moment de panique.

Malheureusement, cela te rappellera aussi que tu n’y arrives pas seul(e). Petit à petit, cela pourrait t’amener à être de plus en plus dépendant de l’autre. Tu pourrais finir par ne plus être capable de faire quoi que ce soit seul(e).

Contrôler ses réactions corporelles et ses émotions.

Certains timides croient qu’ils ne devraient pas éprouver de peur ou de honte, qu’ils ne devraient pas rougir ou bégayer. Pourtant ces réactions sont naturelles et non contrôlables car elles dépendent du processif (qui est relatif au corps, aux désirs, aux sensations, et qui ne dépend pas de la volonté). Et plus on va chercher à les masquer et les ignorer plus elles vont nous faire souffrir, car toutes les tentatives pour les dompter n’auront qu’un effet : les amplifier.

Si c’est ton cas, sois plus souple vis-à-vis de ces « symptômes ». Moins tu chercheras à les contrôler, moins ils seront visibles.

Tu peux également utiliser l’humour pour faire passer la situation, que ce soit avant ou au moment où cela se produit. Tu passeras de cette manière pour quelqu’un qui se connaît et qui le vit bien.

« Rien n’empêche tant d’être naturel que l’envie de le paraître. » - La Rochefoucauld

Vaincre sa timidité : les incontournables.

Comprends ta timidité.

Face à tes sentiments de timidité, essaye de savoir :

Quand cela se produit-il pour toi ? Quelle situation déclenche ce sentiment ? Quels en sont les signes précurseurs ? Comment se manifeste le sentiment de timidité ? Qu’est-ce qui te préoccupe à ce moment-là ? Connais-tu les causes et les origines de ce comportement ?

Connaître ces différents points, sans te tracasser si tu n’as parfois pas de réponse précise, te permettra de mieux gérer et anticiper le sentiment de timidité.

Vas-y pas à pas.

Si la situation qui t’effraie le plus est de devoir parler face à un grand auditoire, il n’est peut-être pas opportun de commencer par louer une salle et de faire de la publicité pour ton premier one-man-show ! Je ne dis pas que tu ne pourrais pas y arriver, l’affirmative serait géniale ! Cela te ferait faire un fameux bond en avant. Le problème, c’est qu’en cas d’échec, le traumatisme sera à la mesure des ambitions initiales et il rendra le chemin encore plus long et difficile.

Quand tu as un objectif ambitieux, n’hésite pas à le morceler. Définis des paliers. En banalisant progressivement des situations intermédiaires qui t’inquiètent un peu, et en augmentant progressivement la difficulté, tu finiras par oser parler en public (ou toute autre activité sociale qui t’effraye actuellement). N’hésite pas à moduler le nombre de ces paliers en fonction de ton niveau de stress. Répète chacun des scénarios intermédiaires autant de fois qu’il le faut pour t’y sentir suffisamment à l’aise avant de passer au palier suivant.

Sois indulgent et patient avec toi-même.

Tu rencontreras quelques embûches et quelques baisses de moral. Il t’arrivera de perdre la motivation ou d’avoir le sentiment de régresser.

Oui, je sais, ce n’est certainement pas ce que tu voulais lire. Mais je te mentirais en te disant le contraire et surtout : c’est normal !

Cela arrive à tout le monde, sois patient et indulgent. Accepte de ne pas tout réussir à chaque fois. Accepte de ne pas tout réussir du premier coup. Si tu as un coup de mou, prends le temps de faire une pause avant de t’y remettre.

Connais tes points forts.

Nous avons tous des qualités qui nous sont propres. Nous n’accordons pas tous de l’importance aux mêmes choses. Et nous exprimons tous les choses à notre manière.

Accepte ce pour quoi tu es doué, et ce pour quoi tu l’es moins. Réalise que tes particularités, et surtout les choses pour lesquelles tu es doué(e), te donnent un avantage.

N’essaye ni de ressembler à tout le monde, ni de te conformer à ce que tu crois que les autres attendent de toi. Tu t’y fatiguerais inutilement. Et, surtout, tu perdrais ce qui fait que tu es toi, ton essence.

« Soyez vous-même, les autres sont déjà pris. » - Oscar Wilde

Trouve des choses pour lesquelles tu te sens doué(e). Concentre-toi dessus et fais en sorte de les mettre en valeur. Travaille également à t’améliorer dans des activités où tu ressens déjà de l’aisance.

Non seulement, cela te permettra, à court terme, de stimuler ton niveau d’estime pour briser certaines barrières. Mais en plus, cela rendra tes qualités plus évidentes pour ton entourage.

La combinaison des deux vont faire que, à moyen terme, tu trouveras les ressources pour progresser dans des secteurs où tu te trouves moyen(ne). Et, en prime, tout cela te permet d’apprendre à t’apprécier pour ce que tu es.

Accepte de ne pas plaire à tout le monde.

Tu peux, en plus de te sentir timide par moments, te sentir extraverti ou introverti, constater que tu es hypersensible… Tu as le droit de ne pas être perçu comme la personne la plus populaire ou la plus sociable. Ne cherche pas à le devenir, cela ne te rendra probablement pas plus heureux. Des relations humaines de qualité seront certainement plus gratifiantes.

Tu rencontreras encore des personnes avec qui le courant ne passe pas. Cela nous arrive à tous (même aux plus populaires). Cela fait partie de la vie et du processus d’apprentissage.

« Beaucoup de chemins mènent à la réussite, mais un seul mène immanquablement à l’échec, celui qui consiste à tenter de plaire à tout le monde. » - Benjamin Franklin

Ce qui change, c’est la manière dont on le gère quand cela arrive. Y être préparé mentalement aide à mieux le vivre.

Ne le prends pas personnellement. Il y a énormément de facteurs qui font que le courant passe ou non. Parfois, c’est juste une question de moment, de première impression. On a tous tendance à se faire une opinion sur les autres dès les premiers instants et il suffit de peu pour que cette impression sabote la possibilité d’une connivence. Et, même en faisant tout ce qu’il faut pour bien aller vers lui, l’autre peut choisir de ne pas aller plus loin dans la relation. C’est son choix, il le fait pour lui et pas contre toi.

Ce qui ne marche pas avec une personne peut marcher avec une autre… Va de l’avant, essaye encore, essaye parfois différemment… Cela portera ses fruits.

« Il est impossible de plaire à tout le monde mais il est toujours possible de faire les bons choix pour vous plaire à vous. » - Demi Lovato

Le monde entier ne passe pas son temps à analyser tes faits et gestes.

La plupart des gens sont plus focalisés sur eux-mêmes. Nous sommes tous le centre de notre propre univers et nous ne pouvons pas faire autrement que de voir le monde de notre propre perspective.

Cela t’amène à voir les autres et à interpréter ce qu’ils font de ta perspective. Et cela t’amène à croire qu’ils voient le monde de la même manière que toi. Ceci parce que quand tu te poses la question, tu cherches à te percevoir comme si tu te regardais à travers les yeux de quelqu’un d’autre. Mais c’est toujours ton cerveau qui analyse les images.

Concentre-toi sur les autres.

Lors des interactions sociales, notre réflexe naturel est de se concentrer sur nos maladresses et notre anxiété… C’est pourtant ce qui nous enferme dans notre anxiété..

Porte plutôt ton attention sur les autres, sur ton ou tes interlocuteurs. Concentre-toi sur ce qu’ils ont à dire. Cherche à en apprendre davantage sur eux et invite-les à parler d’eux. Pose-leur des questions circonstanciées, rebondis sur ce qu’ils viennent de dire.

« J’ai beaucoup appris en écoutant attentivement. La plupart des gens ne sont jamais à l’écoute. » - Ernest Hemingway

S’ils se sentent entendus en ta présence, les autres continueront à chercher ta compagnie.

Vaincre sa timidité : aller plus loin.

Respire et médite.

L’anxiété liée au sentiment de timidité peut sembler bouleversante.

Une première technique simple pour calmer cette anxiété consiste à respirer. Pose-toi tranquillement, si possible au calme. Concentre-toi sur ta respiration : veille à ce qu’elle soit profonde, calme, lente et régulière.

Écoute ton corps. Redresse-toi, car cette posture communique et génère plus de certitude. Bouge un peu, cela t’amènera de l’énergie.

La méditation peut également t’aider. Il existe beaucoup de techniques de méditation, je ne vais pas en faire la liste ici. Je te propose un premier exercice de méditation qui te permettra de relâcher la pression, qu’elle soit physique ou psychique (n’hésite pas à en chercher d’autres, tu en trouveras sans peine).

Installe-toi confortablement. Tu peux t’allonger ou te mettre en tailleur si tu les désires. La position assise convient tout autant et elle a l’avantage d’être passe-partout. Prends conscience de toutes les parties de ton corps, en commençant par les orteils et en remontant jusqu’au sommet de la tête. Chaque fois que tu prends conscience d’une zone de ton corps, serre les muscles qui lui sont associés pendant quelques secondes avant de les relâcher. Continue de zone en zone jusqu’à atteindre les yeux et le front.

Bouge et fais du sport.

Tu peux voir l’anxiété comme de l’énergie qui est bloquée et qui a besoin d’être libérée. Pour la libérer, bouge, accorde-toi des loisirs, pratique du sport.

Tous les types d’activité physique, à commencer par le jogging ou la marche, t’aideront à canaliser à nouveau cette énergie. Mais tu peux également choisir de pratiquer un sport d’équipe, car cela t’amènera à passer au-dessus de ta timidité par le biais des interactions nécessaires avec tes coéquipiers.

Quel est ton niveau d'estime ?

Tu désires connaitre ton niveau d'estime personnelle ?
Fais le quiz.

Un sport que je te conseille particulièrement : les danses en couple… Non pas parce que, le soir, je suis professeur de danse… La danse est un sport accessible, avec une dépense physique raisonnable. Tu vas y rencontrer des personnes du sexe opposé, tu seras amené à changer de partenaire, ce qui va t’amener à apprivoiser ton sentiment de timidité. Mais surtout, la danse en couple, c’est, sans y prêter attention, faire quelques dizaines de micro-décisions par minute… Et cette accumulation de micro-décisions t’amène à prendre de l’assurance.

Tu peux également t’inscrire dans une troupe de théâtre amateur ou, mieux encore, une troupe d’improvisation théâtrale.

C’est le must pour passer au-dessus de tes sentiments de timidité : tu travailleras ton élocution, ton allure et ton maintien. Tu t’entraîneras avec quelques personnes et après un certain temps d’entraînement et de répétitions, tu te produiras devant des inconnus.

Pour conclure.

Pour te libérer de ta timidité, tu pourrais avoir l’impression de t’attaquer à un long chantier. Mais je te le rappelle, tes efforts en valent vraiment la peine. Applique, dès maintenant, les conseils pratiques ci-dessus pour améliorer ta gestion du stress et de la timidité au quotidien.

Tant que tu chercheras à l’éviter, ta timidité ne fera qu’augmenter. Les conseils que je donne aujourd’hui devraient te permettre d’y faire face de manière progressive. Tu verras, ce n’est pas insurmontable.

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