Timidité, trac, introversion et manque de confiance en soi : des différences ?
La timidité, le trac, l’introversion et le manque de confiance en soi traduisent-elles des peurs différentes ? Ou sont-elles des formes différentes d’un même « trouble » ? Faisons le point sur les différences entre trac, timidité, introversion et manque de confiance en soi.
Si tu consulte « Le Robert », voici les définitions que tu trouvera :
- timidité : manque d’aisance et d’assurance en société ; comportement, caractère d’une personne qui manque d’aisance et d’assurance dans ses rapports avec autrui.
- trac : peur ou angoisse irraisonnée que quelqu’un éprouve au moment de paraître en public, de subir une épreuve, d’exécuter un exercice ressenti comme dangereux.
- confiance en soi : sentiment, conscience que l’on a de sa propre valeur et dans lesquels on puise une certaine assurance, une capacité à l’action. Savoir contourner ou contrôler ses peurs pour passer à l’action.
Ces définitions me laissent plutôt sur ma faim… Mais j’y reviens.
Timidité et manque de confiance en soi, les similitudes et les différences.
Il m’est arrivé d’entendre dire que la timidité serait une peur basée sur le jugement des autres là où le manque de confiance en soi serait une peur basée sur l’évaluation de ses propres capacités. Cette classification ne tient pas la route bien longtemps : il suffit d’observer timidité et confiance en soi pour se rendre compte que toutes deux sont liées tant au regard des autres qu’à notre capacité à agir.
Dire que la timidité est caractérisée par la peur du jugement et du rejet est vrai, mais cela ne suffit pas à la distinguer du manque de confiance en soi. Par exemple, ne pas oser faire certains choix vestimentaires ou de coiffure par peur du « Qu’en dira-t-on ! » n’est pas un trait de timidité, mais bien de manque de confiance en soi.
Dire que le manque de confiance en soi est « l’incapacité de présumer que l’on a les capacités ou les ressources nécessaires pour affronter une situation » est parfaitement vrai. Pourtant, cette définition peut également s’appliquer à la timidité.
Dire que la timidité est un manque d’assurance et donc de confiance en soi dans ses rapports humains est également vrai, mais tout aussi incomplet. Car si c’était le cas, un jeune entrepreneur qui a du mal à annoncer ses tarifs à un client potentiel ferait preuve de timidité. Ce qui n’est pas le cas : ne pas oser affirmer sa valeur commerciale face à quelqu’un relève d’un manque d’assurance dans des contacts humains et pourtant, personne ne dira que c’est de la timidité.
La timidité : une définition.
J’ai l'ai longuement recherchée. Une définition qui soit claire, simple et relativement complète. Il est impressionnant de voir que ce mot si familier semble si difficile à décrire en respectant les trois critères ci-dessus. Faute d’avoir trouvé une définition qui me convainc, voici la mienne…
La timidité est un manque de confiance en soi dans ses communications verbales et non-verbales généré par la crainte d’être rejeté, d’être dénigré ou d’être perçu comme inintéressant.
Comme la timidité est une forme de manque de confiance en soi, elle fonctionne globalement avec les mêmes mécanismes et les mêmes règles.
La timidité est,à la fois, un sentiment et un comportement passagers. Ce comportement peut devenir permanent par le biais de la répétition. Car la répétition de ce comportement renforce nos peurs. Cette répétition crée également une accoutumance et celle-ci nous fait intégrer ce comportement dans notre zone de confort.
« Être timide », une étiquette !
On ne parle pas assez du pouvoir que les mots ont sur toi : celui de te faire grandir ou celui de te détruire. Inconsciemment, tu ressens le besoin d’être conforme aux attentes de ton entourage et donc aux étiquettes qui te sont données. À l’école, t’es-tu déjà découragé face à une matière parce qu’on (toi ou les autres) t’avait catalogué comme nul(le) ?
Le fait qu’on utilise les mots « Tu ES timide ! » a encore plus de poids que si on te dit « Tu manques de confiance en toi ! ».
Car non seulement il y a l’utilisation du verbe « être » qui fait de la phrase une sentence immuable, mais, en plus, le mot « timide » est une étiquette que l’on te colle. Là où les termes « manquer de confiance » font entrevoir directement une solution (gagner en confiance), quel est le contraire de timide ? Cela ne saute pas directement à l’esprit… (pour la petite histoire, le meilleur antonyme de timide que j’ai trouvé est « socialement dégourdi »)
Comme toute étiquette, si tu la portes, c’est que tu l’as acceptée, consciemment ou inconsciemment. Sachant cela, tu as maintenant la possibilité de t’en défaire. Comme toute étiquette, si elle est collée depuis longtemps, tu pourrais la trouver difficile à décoller…
Comme tu sais que la timidité est une forme de manque confiance en soi, tu trouveras sur ce blog quelques pistes pour gagner en confiance et donc te débarrasser de tes sentiments de timidité.
Timidité et introversion : des choses différentes
Les introvertis sont souvent confondus avec les timides, car dans les deux cas, extérieurement, on remarque qu’ils sont réservés et qu’ils évitent les contacts sociaux.
Pourtant, si les introvertis évitent le contact, il ne s’agit pas d’un problème de confiance en soi. L’introversion, c’est plutôt un tempérament psychologique, un trait de caractère. En terme cognitif, on peut dire que c’est une réaction psychique orientée vers l’intérieur plutôt que vers l’extérieur.
Selon Sophia Dembling, l’auteure du livre « The Introvert’s Way : Living a Quiet Life in a Noisy World » : « Ce qui semble le mieux décrire les introvertis est le postulat de Jung selon lequel les interactions sociales drainent les introvertis de leur énergie, tandis que la solitude et le silence les rechargent. À l’inverse, les extravertis tirent leur énergie des interactions sociales. La distinction semble la plus marquée sur cet aspect : ce qui vous donne ou vous draine de l’énergie. »
Un introverti peut prendre du plaisir à aller à une soirée où il y a plein de monde, en profiter et avoir finalement envie de partir au bout d’un certain temps parce qu’il se sent vidé, et parce qu’écouter les conversations dans un environnement bruyant le fatigue. Mais il peut également participer avec joie à une réunion de famille et ressentir le besoin de se renfermer dans sa bulle parce qu’il trouve les papotages pesants. Les discussions oisives peuvent être pour lui source d’anxiété, voire d’énervement.
« La plupart des introvertis savent se comporter comme des extravertis. » ajoute Sophia Dembling. « Nous sommes beaucoup à nous comporter comme des extravertis, c’est ce que j’appelle mon baratin ; mais nous avons besoin de nous recentrer, par la suite, besoin de quiétude afin de refaire le plein d’énergie. Plus je me comporte longtemps comme une extravertie, plus j’ai besoin de temps pour récupérer ensuite. »
D’une certaine manière, les personnes introverties choisissent de ne pas être dans certains cercles sociaux et n’en ressentent pas de complications psychologiques. À l’inverse, les timides, évitent ces cercles sociaux par peur du rejet, des moqueries ou plus globalement de ne pas être intégrées. Et paradoxalement, elles obtiennent ce qu’elles craignent le plus : elles ne se sentent pas intégrés.
Un bon exemple de cette distinction est Bill Gates : il est clairement introverti, mais pas timide. Il est réservé, mais, de ce que nous savons de lui, il prête assez peu d’attention à ce que les gens peuvent penser de lui.
Être introverti et timide est une possibilité, mais il n’y a pas de lien direct.
Lorsque l’on est un enfant introverti et que notre entourage ne comprend pas cette manière de fonctionner, on peut être poussé vers la timidité. Nos parents ou notre entourage peuvent nous pousser un peu trop à sortir de notre coquille, à aller voir nos « amis ». Le fait d’être poussé à aller vers l’autre alors que cela ne correspond pas à nos besoins peut créer sur le long terme une peur d’aller vers les autres. Tout simplement parce qu’on ne vit pas bien le contact avec les autres. Surtout si on doit expérimenter ce contact à des moments où l’on n’était pas prêt à aller vers l’autre.
Techniquement, un introverti peut tout autant être timide que socialement dégourdi, même si les contextes décrits précédemment poussent plus facilement à la timidité.
D’ailleurs, on trouve aussi beaucoup d’extravertis timides. Ils ont besoin de contacts avec les autres pour se sentir vivre, mais craignent ces contacts… Ce qui est loin d’être simple ! Mais c’est une autre histoire.
5 conseils pour bâtir sa confiance en soi sur le long terme.
Tu désires dès maintenant améliorer ta confiance en toi ?
Télécharge mon guide gratuit.
Et le trac dans tout ça ?
Le trac est une sensation d’anxiété anticipée intense, mais passagère. Il s’agit du pic de peur ou d’angoisse que l’on éprouve à l’approche du moment où nous devons paraître en public ou face à autrui. Il survient également quand nous devons nous présenter à un examen, à un entretien d’embauche ou à un premier rendez-vous (d’affaire ou galant). Le trac survient et croît rapidement en intensité à l’approche de l’événement. Le trac tend à disparaître assez rapidement, dès que l’on commence à agir et à interagir avec son audience. Il disparaît d’autant plus vite quand ces interactions sont rythmées. La plupart du temps, une fois que l’échange a pris son rythme de croisière le trac n’est plus présent.
Ressentir du trac est un phénomène tout-à-fait naturel. On estime que presque 80 % des gens ressentent du trac avant de faire face à « une personne d’autorité supérieure » ou avant de faire face à un groupe de personnes.
Le trac, c’est en réalité la perception que nous avons de nos réactions physiologiques face à un événement stressant. Le fameux « fuir ou combattre » : notre hypothalamus active notre système nerveux sympathique qui va libérer une hormone stimulante : l’adrénaline.
Le but de cette adrénaline est de te préparer à l’action en te rendant plus alerte et plus réactif. Mais là où le phénomène physiologique « fuir ou combattre » s’active en situation de danger vital et physique, le trac s’enclenche pour des enjeux de comparaison sociale.
Parfois, cette réaction dépasse son but et la préparation physiologique se transforme en orage émotionnel.
Le lien entre trac et manque de confiance en soi.
Il y a une lien assez direct entre l’intensité du trac et le niveau de confiance en soi. En effet, plus notre niveau de confiance (la capacité de présumer que l’on possède les ressources pour faire face à une situation) est faible, plus notre pic de trac risque d’être élevé.
Sachant cela, je n’ai presque plus besoin de te dire que la timidité génère beaucoup de moments de trac ! Ce serait même une des particularités de la timidité : plus on ressent de timidité, plus on ressent souvent du trac avant d’interagir avec les autres.
Pour conclure
La timidité, le manque de confiance en soi et le trac paralysant sont des phénomènes étroitement liés. Tous trois sont des choses apprises involontairement en cours de route. Et s’il y a un phénomène sur lequel travailler pour apprendre à les gérer tous, il s’agit bel et bien de la confiance en soi.
Le fait d’être introverti est une chose bien différente : c’est quelque chose qui correspond plus à notre mode de fonctionnement profond. Un extraverti ne devient pas introverti. Et si un introverti peut apprendre à se comporter en extraverti, il continuera à avoir besoin d’introspection et de moments de calme pour se ressourcer.
Que tu sois timide ou non, que tu ressentes parfois du trac, que tu aies l’impression que tu pourrais avoir plus confiance en toi, que tu te sentes extraverti ou introverti… Distingue tes traits de caractère ou tes réactions en fonction de leurs liens avec ces phénomènes. Cela te permettra de cibler ce sur quoi travailler et surtout comment progresser.
Commentaires