Pourquoi ce blog ?
Dans cet article, j’ai envie de t’expliquer ce qui fait que les thèmes de la confiance en soi et du harcèlement scolaire sont des thèmes qui me touchent. Pourquoi je m’investis pour apporter tout le soutien que je peux transmettre aux personnes qui veulent progresser et s’en sortir. J’ai également envie de te démontrer qu’il est possible de s’en sortir et que, contrairement à moi, cela ne doit pas obligatoirement passer par le chemin le plus long.
Comme je l’ai indiqué sur la page d’accueil de ce site, enfant, mon manque de confiance en moi, ma timidité, mes susceptibilités ainsi que mon hypersensibilité ont été mes plus grandes faiblesses.
Petit, comme nous habitions dans une commune à la frontière linguistique, mes parents ont choisi de nous mettre à l’école en néerlandais. J’ai donc fait ma dernière maternelle et la quasi-totalité de mes primaires dans la langue de Vondel. Je ne peux pas dire que l’intégration fut facile. Un de mes plus anciens souvenirs de cette école date (au vu des bricolages présents en classe) de la Saint Nicolas. Mon institutrice se penche vers moi et me demande en Néerlandais si je veux un lait chocolaté avec ma collation. Ma réponse est “oui” et non “ja”. Cela fait trois mois que je suis dans cette école et même pour les mots de base je préfère encore utiliser ma langue maternelle... De la même période, autre souvenir : la même institutrice nous anime un théâtre de marionnettes... les autres rient... je les observe autant que j’observe les pantins... mais je m’ennuie car je ne comprends pas trop ce qu’il y a de drôle.
De ma période néerlandophone, la majorité des souvenirs que j’ai de mes condisciples me font toujours ressentir la solitude... et ce “onnozele Waal”... mais je me souviens également que je prenais facilement la mouche et préférais bouder dans mon coin que de dire ce qui ne m’allait pas. De cette époque, ce qui a le plus marqué ma mère (chose qu’elle me rappelle à chaque fois qu’elle le peut, même si moi je ne m’en souviens pas... Il doit y avoir bien d'autres choses dont j'ai occulté le souvenir) : je rentrais calmement à la maison et, une fois la porte d’entrée bien close, je hurlais à m’en vider les poumons... je me déchargeais, en 30 à 50 secondes, de la quasi-totalité des tensions accumulées durant la journée. De ce trop-plein... de tristesses, de frustrations, de colères, de révoltes vis-à-vis d’une situation qui me dépassait... Et vis-à-vis de laquelle je n’avais à l’époque pas la moindre piste d’aide ou de stratégie à adopter pour que cela change.
Est ensuite arrivé la dernière année primaire, pour laquelle j’ai été inscrit, non seulement dans une école francophone, mais également en internat... Dieu que j’ai détesté cette année... d’idiot de wallon (le "onnozele waal" de tout à l’heure) je suis devenu le sale flamand... entre autres... Mais surtout, cette année-là, je passais nuit et jour entouré de mes condisciples, sans moment de répit. Je n’avais plus cette possibilité de me dire que passé seize heures je pourrais rentrer chez moi pour me réfugier dans ma bulle.
Pour les secondaires, plus d’internat... Mais il m’a fallu huit ans et cinq écoles différentes avant de décrocher mon CESS (le bac si tu es Français). Cinq écoles où s’est reproduit, à chaque fois, le même scénario... Il ne fallait que quelques semaines pour que les rires en coin, les moqueries, les brimades et les insultes pointent le bout de leur nez. Et même si passé les 16 ans mes condisciples devenaient de plus en plus civilisés, il a réellement fallu que j’approche de la trentaine pour commencer à trouver ma place.
Cette longue période a profondément marqué ma vie... Par exemple, parmi les surnoms que l’on me donnait en secondaire, un certain nombre tournait autour de ma “maigreur” et de mon teint pale (le squelette, le zombie, le cachet d’aspirine, le drogué, etc.) m’ont rendu complexé sur mon physique jusqu’au début de la trentaine.Suffisamment pour qu’à 29 ans, lors d’une journée en famille à la côte belge je décide de passer la journée sur le sable en pantalon et T-shirt (et que je rentre avec un coup de soleil sur les cou-de-pied, pas ailleurs...) Par la suite, je me suis enrobé tout en continuant à être classé comme mince. Je me suis progressivement défait de mes complexes physiques. Depuis longtemps débarrassé de ces complexes, je me suis un jour rendu compte que le “petit” embonpoint pris lors de cette période faisait que je n’avais plus un physique qui me plaisait et me convenait... Je suis depuis revenu à un poids et un physique qui est celui qui me correspond.
Que l’on me trouve trop maigre, pale de peau, pas à son goût, trop ceci ou cela... ne me concerne plus. Cela fait parfois ressurgir certains souvenirs, mais je sais et je ressens à présent que ces avis ne me sont pas réellement destinés.
Je sais dorénavant que ce n’est que l’expression des ressentis et des filtres personnels de la personne qui parle. Et que si elle les exprime ce ne sont que des mots qui s’adressent à son propre ressenti et à son propre vécu... quand bien même ces mots sortiraient de la bouche de ma meilleure amie.
Après l’apparence physique, parlons un peu de comportements et d’attitudes. Durant mon enfance et adolescence, les attitudes et les comportements que j’ai développés en espérant ainsi masquer mon manque de confiance en moi m’ont enfermé dans une spirale négative. Tout à l’opposé de ce que j’espérais, ceux-ci on attire tantôt le rejet, tantôt la moquerie, tantôt le harcèlement. Je ne m’en rendais alors pas compte mais bien plus que les autres, j’étais LE responsable de mes souffrances.
Vers quatorze-quinze ans, lors d’une discussion avec ma mère, celle-ci m’a lâché une bombe. Atomique, nucléaire... Un Hiroshima qu’il m’a fallu plus de vingt ans pour en saisir pleinement le sens. Ses mots les voici : « Mais enfin Thomas, si tous les enfants que tu côtoies agissent ainsi, c’est que TU fais quelque chose pour attirer ces moqueries. »
Si la forme était maladroite et directe, il m’a fallu beaucoup de temps pour comprendre que le fond de cette réflexion était LA CLEF. Bien évidemment, je n’avais à l’époque pas les épaules pour encaisser cette vérité. Pourtant, autant elle m’a blessée à l’époque, autant ma mère avait pleinement raison !
Pour bien le comprendre, je vais te proposer de faire preuve d’un peu d’imagination : imagine cinq enfants du même sexe, du même âge, ayant la même corpulence et la même taille, ayant la même couleur de peau, de cheveux et ainsi de suite... imagine donc cinq enfants différents mais pour lesquels il n’y ait pas une particularité « extérieure » qui fasse que l’un(e) ou l’autre se démarque.
Tu y es?
Bien !
Statistiquement, un(e) des 5 sera victime harcèlement au moins une fois dans sa scolarité. De plus tu as une chance sur deux pour qu’un(e) des cinq prenne le rôle du harceleur au moins une fois.
Mais en dehors des statistiques... Si un(e) des cinq va vivre ce harcèlement, pourquoi lui/elle?
Comme ils ont les mêmes caractéristiques physiques, nous ne pouvons pas nous dire que c’est dû à cela. Tu me diras probablement que certains physiques attirent plus les moqueries que d'autres et c’est vrai... Mais... quel que soit le physique auquel tu penses, poses toi la question si tu n’as jamais connu quelqu’un ayant ce physique et qui pourtant n’a jamais été harcelé... Dans certains cas c’était parce que l’individu était du genre agressif ou harceleur... Bien souvent, c’est juste dû au fait que dans son comportement, dans ses attitudes et dans son humour il y avait juste ce qu’il faut pour lorsque la taquinerie ou la moquerie les cible pour que cela passe et que l’on n'ait pas envie d’insister et qu’à la longue cela se transforme pas en harcèlement.
Donc, même si certains physiques sont plus propices, c’est bien la manière dont on réagit aux premières piques qui fait que cela reste une moquerie sans suite ou que cela devienne quelque chose qui se répète et difficile à vivre. Pour ma part, à l’époque, ma stratégie la plus courante était d’essayer de faire semblant de ne pas être atteint et de ne pas répondre... Bien entendu, cela ne marchait pas ! D’abord parce que le fait de ne pas réagir leur disait « Continue, tu ne risques pas grand-chose, je ne réagirai pas plus la prochaine fois ». Ensuite parce que plus tu vas essayer de masquer que l’on te blesse en essayant de paraître impassible, plus cela va se voir comme nez au milieu du visage.
À l'époque, rien n’existait pour encadrer les personnes subissant le harcèlement. Le corps professoral et les psychologues étaient démunis quand le harcèlement n’était pas minimisé (ce qui a été mon cas). Actuellement, il existe bien plus de littérature et d’intervenants dans cette problématique... et pourtant... la majorité des intervenants proposent de traiter le groupe dans son ensemble, créer l’empathie et la compréhension entre les harceleurs et les harcelés...
Ces initiatives sont indispensables à une évolution durable de notre société. Autant j’applaudis ces initiatives des deux mains, autant je sais que si j’étais encore adolescent aujourd’hui cela ne me suffirait pas. Deux écoles primaires et cinq écoles secondaires. Cela fait sept appels à ce type de services rien que pour l’intégration « scolaire ». Et je ne compte pas les activités extra-scolaires... Ce n’est pas parce que l’on est intervenu dans une classe et que la mentalité de ce groupe a évolué et les attitudes vis-à-vis de moi ont changé que je ne rencontrerai pas la même situation chez les scouts ou au basket...
Voici donc ce qui me motive à présent:
- Aider les personnes qui manquent de confiance personnelle à cultiver leur assurance en leur démontrant, qu’avec un peu d’entraînement, que leurs objectifs sont tout à fait accessibles.
- Venir en aide aux enfants et adolescents victimes de harcèlement.
Dans ce blog je vais te parler de confiance et d’estime personnelle. Je vais t’expliquer les mécanismes de la confiance mais également t’indiquer des pistes pour améliorer et ton estime personnelle et ta confiance en toi.
À côté de cela j’organise régulièrement :
- des ateliers permettant de travailler rapidement et en profondeur tant la confiance que l’estime de soi.
- des ateliers pour enfants et ados. Dans ceux-ci, j’expliquerai également comment gagner en confiance et en estime mais je parlerai également de techniques et stratégies pour couper court aux moqueries et au harcèlement.
Si les sujets de la confiance personnelle et/ou du harcèlement t’intéressent, n’hésite pas à t’inscrire à la mailing list. Ainsi tu seras certain de ne rien rater....
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