La petite enfance, le berceau de la confiance en soi ?
La confiance en soi se bâtit de manière naturelle avant nos six ans. Petits, nous sommes très dépendants du regard de l’autre pour construire notre propre image. Lorsque nous sommes valorisés par la famille, par nos amis, par nos professeurs d’école, nous nous confortons petit à petit dans la certitude que nous avons de la valeur, des talents particuliers, que nous en valons la peine. Malheureusement, le contraire est tout aussi vrai : si nous sommes trop souvent dévalorisés, l’image que nous nous faisons de nous-même est négative, et cette image risque de nous poursuivre dans l’âge adulte.
Donc, notre confiance dépendrait fortement de l’amour que l’on a reçu dans l’enfance ? La réponse à cette question est : peut-être en partie . En effet, le fait d’être aimé, traité avec respect et avec confiance par ses parents quand on est jeune peut contribuer à donner un meilleur départ du point de vue de la confiance en soi. Lorsque l’enfant ne reçoit pas l’attention de ses parents (manque d’amour ou indisponibilité), il développe le sentiment d’être inintéressant ou gênant.
L’encadrement des parents
Mais ce n’est pas la seule façon dont les parents peuvent avoir une influence dans ce domaine. En tant que parents, nous pouvons être débordants d’amour pour eux et, tout en croyant bien faire, nous pouvons malgré tout saboter la confiance naissante de nos enfants.
Souvent, les parents empêchent un enfant de commencer à développer sa confiance en lui en voulant le protéger de l’échec ou de la douleur. Soit ils font les choses à sa place pour « l'aider », soit ils le mettent constamment en garde.
Si elles sont prononcées trop souvent, des phrases comme :« Je vais t’aider pour ne pas que tu te blesses ! » , « Je vais le faire à ta place ! » , « Fais attention à ceci ! » « Tu es trop petit, c’est dangereux ! » peuvent tuer dans l’œuf les premiers germes de la confiance en soi.
Sans le vouloir, ils donnent à l’enfant une image de lui-même comme quelqu’un d’incapable. Mais également, ils lui font croire qu’il est très grave d’échouer, de se faire mal ou d’éprouver de la difficulté à parvenir à son but. Ces croyances sont plus graves, car elles sont plus difficiles à surmonter par la suite.
Une autre façon de nuire à la confiance en soi : c’est lorsque le milieu familial supporte trop l’enfant, en approuvant tout sans aucune discrimination. L’enfant apprend qu’il n’y a pas de place pour l’échec dans sa vie : il réussit tout sans effort et l’échec est une impossibilité. De cette façon, il ne peut devenir réaliste dans sa vision de lui-même et ne peut développer sa capacité de discriminer entre ses forces et ses faiblesses ou entre les situations qui évoluent favorablement et celles qui se développent mal.
D’autres parents croient aider l’enfant à se développer en l’encourageant de façon à le faire atteindre un plus haut niveau de performance. Dans ce cas, c’est la peur de l’échec qui risque de devenir paralysante. L’enfant comprend implicitement que ses parents cherchent à établir leur propre valeur à travers lui. Il sait intuitivement que son échec serait pour eux une blessure intolérable. Il doit réussir à tout prix pour ne pas « détruire le rêve » de ses parents. Il peut, en plus, croire qu’il doit exceller pour ne pas perdre l’amour de ses parents.
Certains parents, pensent « secouer » l’enfant pour l’amener à s’améliorer en lui faisant des reproches du style : « Tu ne fais jamais rien de bien ! » ou « Décidément, tu es vraiment maladroit ! » . Ils pensent que cela lui permettra de changer son comportement. Cela peut marcher, mais pour très peu d’enfants. La critique négative génère un stress peu favorable à l’évolution d’un comportement. L’enfant entend surtout qu’il n’est pas à la hauteur des attentes de ses parents. Il se perçoit comme pleinement responsable de cet état de fait, indigne d’être aimé et incapable de progresser sur ce point.
Il arrive que des parents comparent leurs enfants ou prennent un des enfants en modèle pour en inciter un autre à se corriger. Sans le vouloir, ces parents transmettent un message très destructeur à leur enfant : « Tu n’es pas aussi digne qu’elle / que lui de mon amour ! »
Je connais aussi des parents qui accordent trop d’importance au « Qu’en dira-t-on ! » : « Que vont-ils penser de toi (de nous) ? ». En apprenant à leurs enfants à toujours faire bonne figure pour plaire aux autres, ils lui apprennent à trop prendre en compte le regard des autres.
Je repose la question : est-ce uniquement grâce à une enfance heureuse dans un milieu familial supportant et équilibré que certains d’entre nous ont plus confiance en eux ?
L’importance de l’amour et de l’encadrement des parents.
Si tu as le sentiment de te reconnaître dans certaines des descriptions ci-dessus (que ce soit dans le rôle de l’enfant ou du parent), rassure-toi : rien n’est perdu !
En réalité, ces explications sont insuffisantes pour comprendre le manque de confiance d’une personne. Les étapes de l’enfance ont leur importance, mais elles ne suffisent pas à donner à un adulte sa confiance en lui et elles ne suffisent pas à l’en priver. Entre l’enfance favorable, et l’attitude et les choix journaliers, les deux ont leur importance à des niveaux équivalents.
Que faire si notre enfance ne nous a pas donné « les bonnes clés » ?
Quel que soit ton parcours, la confiance en soi peut se reconstruire à partir du moment où l’on accepte de coopérer loyalement avec soi-même pour atteindre ce but : se sentir mieux dans sa peau et dans sa tête.
Ce sont tes actions et tes attitudes qui seront les facteurs les plus importants. C’est en fonction des choix que tu fais dès maintenant que tu vas faire évoluer tant ta confiance en toi que ton estime de toi. La lecture de ce blog est une bonne piste pour apprendre ce qui maintient ta confiance et ton estime dans une spirale vertueuse.
Comment aider son enfant à prendre confiance ?
Apprends à t’estimer pour mieux l’aider.
Ton enfant apprend par mimétisme, il va copier tes qualités, mais aussi tes défauts. Tu peux donc l’aider à avoir confiance en lui montrant comment tu fais pour progresser et apprendre de tes faiblesses.
Voici, ci dessous, quelques exemples de ce que tu peux faire...
- Sois ouvertement fier de tes progrès et accomplissements, même pour des petites choses.
- Ne masque pas trop tes faiblesses. Je sais qu’en tant que parent, on a envie d’être un modèle, un exemple. Mais si ta difficulté est conséquente, ton enfant finira par le remarquer et tu lui donneras l’image de quelqu’un qui n’assume pas. Tu lui apprendras aussi qu’il est honteux d’avoir cette faiblesse.
- Ne te laisse pas décourager par l’effort… Le mimétisme lui apprendra la persévérance.
- N’accorde pas trop d’importance au regard des autres.
- Fais des activités pour le plaisir d’apprendre. Cela lui apprendra que la performance n’est pas tout.
- Fais un tour de table où chacun cite quelque chose qu’il est content d’avoir fait ou appris.
Comment l’aider à développer son estime et sa confiance ?
Si tu t’es reconnu comme parent dans la première partie de cet article, ne te morfonds pas. Aucun parent n’est parfait, nous faisons tous des erreurs.
Moi le premier ! Et heureusement, pour moi comme pour toi, il n’est jamais trop tard pour apprendre à bien faire.
Voici donc quelques conseils pour apprendre à ton enfant à développer sa confiance...
- Sois réaliste dans tes attentes vis-à-vis de lui. Adapte-les à son âge et à ses capacités.
- Valorise ses efforts plus que ses succès. Autant, il est bien de valoriser ses succès, autant, il est primordial de lui apprendre que la vie est un apprentissage permanent.
- Aide-le à découvrir quelles sont ses forces et ce qu’il aime.
- Quand il réussit bien quelque chose ou quand il trouve la solution à un problème, fais-le lui remarquer. Il prendra conscience de ses capacités.
- Attention à ne pas associer la réussite avec « C’est bien ». Cela sous-entend que l’échec est mal.
- Constate avec lui ses limites et ses difficultés. Rien ne sert de lui faire croire que tout est parfait chez lui. Souligne ses progrès et encourage ses efforts.
- Explique-lui que les erreurs servent à apprendre et à progresser et non à définir notre valeur. N’hésite pas à lui répéter qu’une erreur n’est pas un échec. Réfléchis avec lui sur la manière de découvrir comment faire mieux la prochaine fois. N’hésite pas à lui dire : « C’est bien, tu as essayé, recommence ! »
- Démontre-lui que ce ne sont ni ses forces ni ses limites qui définissent sa valeur. Explique-lui et montre-lui que tu l’aimes tel qu’il est, sans condition.
- Si ton enfant n’agit pas correctement, dis-lui que son geste n’était pas gentil et non qu’il n’a pas été gentil.
- Encourage-le à prendre des décisions.
- Invite-le à relever des défis à sa mesure (gradués en fonction de son âge et de sa vitesse de progression).
- Apprends-lui à accueillir les obstacles de manière positive. À distinguer ceux qui ne sont qu’un défi et ceux qui l’invitent à changer de direction.
- Enseigne-lui à affronter les gros défis en les scindant en plusieurs défis abordables.
- Confie-lui des responsabilités. Les taches domestiques sont un bon moyen d’apprendre à être indépendant et donnent le sentiment d’être utile.
- Donne-lui la possibilité d’exprimer ses émotions et ses pensées.
- Ne cherche ni à le comparer aux autres, ni à le pousser dans un esprit de compétition si cet esprit de compétition ne vient pas de lui.
- Évite de te moquer, même gentiment, de sa timidité. Ne le force pas à faire preuve de ses talents (musique, chant, sport …) face à des personnes extérieures à la cellule familiale. Respecte son refus, il a besoin d’être rassuré, non rejeté.
- Accorde-lui du temps... Chaque fois que tu passes du temps avec lui en lui réservant ton attention, il comprend qu’il a de la valeur à tes yeux.
- Trouve le délicat équilibre entre être là pour le protéger et lui permettre de faire ses expériences, avec les quelques bobos que cela peut induire.
- Apprends-lui à relativiser les commentaires négatifs qui ne manqueront pas d’arriver à ses oreilles.
5 conseils pour bâtir sa confiance en soi sur le long terme.
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Pour conclure.
Même en étant très attentif à la manière dont tu encadres ton enfant, tu ne lui éviteras pas de vivre des évènements susceptibles de déstabiliser son estime de lui. Cela pourrait venir de toi (involontairement), de la famille, des enseignants ou d’autres enfants… Qu’importe !
- Si tu lui as permis de considérer comme acquis qu’il a de la valeur quoi qu’il arrive.
- Si tu lui as permis de comprendre qu’il a toujours les ressources pour se relever et aller de l’avant.
- Et, si tu lui as appris à se remettre en question, à utiliser ses erreurs pour apprendre et pour progresser.
Alors, ton enfant est alors parmi les personnes les plus à même de briller et de s’épanouir.
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