Différence entre confiance et estime de soi.

La confiance en soi, c'est quoi et comment cela fonctionne ? 

Aujourd’hui, j’ai envie de te parler de ce que, comme toi, j’appelais confiance en soi sans savoir exactement ce que c’était et comment cela fonctionne.

Quand nous parlons de confiance en soi, nous faisons souvent l’amalgame entre confiance en soi et estime de soi. C’est assez normal de les confondre car ce sont deux choses indissociables et qui interagissent en permanence l’une avec l’autre pour forger l’image que nous nous faisons de nous-mêmes. Je te parlerai également d’un troisième élément, moins connu et indissociable des deux premiers : l’amour de soi.

Commençons par la confiance en soi... C’est quoi réellement la confiance en soi?

La confiance en soi

La confiance en soi, c’est ce qui te permet de décider face à un challenge, petit ou grand, si tu vas relever le défi ou jeter le gant.
La confiance en soi comporte cinq caractéristiques essentielles. En comprenant bien chacune, on peut facilement imaginer des façons d'agir sur notre confiance et sur celles des autres.

1 - Une prédiction


La confiance en soi est toujours une prédiction. Il ne s'agit pas d'une qualité innée, du résultat d'un "insight" ou d'un sentiment. Cette confiance existe d'abord dans l'esprit: tu vas commencer par faire une prédiction. Tu vas prévoir un dénouement à une action que tu envisages d’entreprendre. Contrairement à ce qu'on croit souvent en regardant de l'extérieur une personne qui a confiance en elle, il ne s'agit pas d'une certitude mais d'une prédiction, avec une part réelle d'incertitude comme toutes les prédictions.

2 - Réaliste

Contrairement à ce qu'on croit souvent, il ne s'agit pas d'une confiance aveugle. La confiance en soi est réaliste: elle s'appuie sur l'expérience réelle que tu auras accumulée. Par exemple, si tu viens de marquer un panier à 5 mètres, tu auras tendance à te dire qu’un panier à 7 mètres serait réalisable. Mais tu hésiteras plus si on te demande de sauter par-dessus un fossé de 2 mètres cinquante si tu n’as aucun entraînement au saut en longueur. C’est naturel et, autrement, cette confiance serait dangereuse et conduirait à des échecs graves. Mais tu as la chance d'être protégé par des réflexes vitaux qui nous empêchent, en temps normal, de nous faire une confiance aveugle ou excessive. Sans avoir à le décider, tu auras naturellement tendance à t’inspirer des résultats obtenus dans le passé pour prévoir ce qui t’attend.

3 - Des ressources suffisantes

Si tu entreprends une tâche nouvelle ou si tu t'impliques dans une situation inconnue, tu ne peux pas connaître à l'avance les résultats que tu obtiendras. Si tu es réaliste, tu sais qu'un grand nombre de facteurs contribueront à créer ces aboutissements et que ta contribution personnelle, même importante, n'est que partielle. La confiance en soi ne va pas jusqu'à prédire les résultats: tu vas prédire, avec réalisme, que tu as ou non les ressources nécessaires pour faire face à la situation. Ta confiance en toi va te permettre de prédire que tu es capable ou non de trouver des solutions aux problèmes qui ne manqueront pas de survenir en cours de route. La personne confiante prédit, en s'appuyant sur son expérience, qu'elle va réussir à se débrouiller adéquatement. Elle ne sait pas si elle va réussir à atteindre ses objectifs, mais elle croit, avec un niveau de certitude élevé, qu'elle trouvera les moyens de "faire pour le mieux" dans la situation réelle.

4 - Dans un domaine particulier

La confiance en soi n'est pas un chèque en blanc! Toute prédiction doit être relativement précise pour être réaliste. Cette prédiction s'applique toujours à un domaine particulier. Je peux avoir confiance en moi comme skieur sans être confiant comme golfeur. C'est le résultat de mes expériences accumulées dans ces deux domaines (ainsi que dans les domaines connexes comme le tennis et la planche à voile) qui est le principal critère. Tu peux avoir confiance en toi pour sermonner tes enfants mais pas pour aborder quelqu’un en rue, pour rentrer dans une salle de réunion comme participant mais pas comme animateur, etc. Vue de l'extérieur, la confiance en soi apparaît souvent comme générale, mais en réalité, elle est toujours spécifique.

5 - Temporaire

Et il faut ajouter enfin que la confiance en soi n'est jamais acquise définitivement. Elle est temporaire par définition, car elle est réaliste et ancrée dans l'expérience. Si je cesse de jouer au golf pendant quelques années, ma confiance dans ce secteur en souffrira. Je garderai sans doute la confiance d'être capable de retrouver mon habileté perdue, mais je sais par expérience qu'il faut jouer très régulièrement pour maintenir cette habileté. Le manque de nouvelles expériences amène ma confiance à s'émousser.
De nouvelles expériences malheureuses peuvent également l'atténuer ou même la détruire. Ce sera encore plus vrai si ces expériences ne peuvent être intégrées dans l'expérience de la personne. Par exemple, si je rencontre des échecs, surtout répétés, que je ne parviens pas à comprendre, leur effet sur ma confiance sera important. C'est comme si je ne pouvais plus me fier à mon expérience accumulée sur laquelle ma confiance s'appuyait. Ma compréhension pratique du domaine n'est plus applicable ou ne me semble plus valide.

Une définition

La confiance en soi est donc "une prédiction réaliste et ponctuelle qu'on a les ressources nécessaires pour faire face à un genre particulier de situation et ce sur base de nos expériences passées ».
C'est donc l'aptitude de présumer que l'on a les capacités ou les ressources nécessaires pour affronter une situation.

Elle est majoritairement le résultat d'une accumulation d'expérience. Il s'agit toujours d'une certitude partielle qui s'applique à un domaine particulier et à un moment donné. Il ne s'agit jamais d'une prédiction de résultat ou de performance; c'est plutôt une prévision qui touche la façon dont les choses vont se passer. La confiance en soi « absolue et innée » n'existe pas.

Laao - episode 01 La confiance en soi, c'est quoi et comment cela fonctionne?

L’estime de soi

L’estime de soi c’est en gros la valeur que tu t’octroies. C’est le regard que tu portes sur tes compétences, sur ton apparence, sur ta vie professionnelle et affective, sur ton statut social et sur tes réussites. C’est la somme de tes croyances, valorisantes ou dévalorisantes, à propos de qui tu es et de ce que tu vaux.

Quand on parle d’estime de soi, on parle de notre capacité à voir le bon et le bien en nous. On parle également de notre capacité à nous estimer pour ce que nous sommes. De notre capacité à nous dire « je suis moi et tout ce que je suis est unique. Je suis digne d’être accepté et aimé exactement comme je suis ici et maintenant. »

L’estime de soi est simple et complexe à la foi : simple car j’aurais pu m’arrêter à ce que je viens de dire juste avant.

Mais elle est aussi complexe car cette estime est différente en fonction du moment, du contexte et du domaine. Tout comme pour la confiance en soi, je peux avoir une bonne estime de moi comme sportif dans mes loisirs et n’avoir qu’une faible estime de moi dans mes relations affectives. Et puis au niveau professionnel je peux avoir une estime « gonflée », une estime qui paraît forte mais qui n’as pas de base solide et qui a tendance à s’effondrer au moindre grain de sable dans les rouages.

Quand je parle d’estime gonflée, je parle par exemple de ces personnes qui se voient et se montrent supérieures aux autres mais qui ont du mal à faire leur auto-critique.Des personnes à l’estime personnelle gonflée, tu en connais probablement. L’estime de soi gonflée rend la personne plutôt superficielle et matérialiste. Il s’agit aussi d’une personne qui a du mal à établir des relations saines avec les autres car elle voit toujours les relations comme une compétition. Elle se distingue par deux tendances, celle de se vanter de tout (ses choix sont toujours les meilleurs) et celle de rabaisser les autres. C’est également la personne à l’estime gonflée qui aura le plus tendance à devenir agressive et rabaissante au moindre problème. Il s’agit souvent d’une personne qui endosse des responsabilités plus larges que ses épaules et qui devient ce petit chef stressé et colérique.

Les personnes avec une faible estime de soi, ont tendance à considérer que les autres savent et font mieux qu’elles. Ce sont des personnes généralement sensibles et sont plus facilement influençables. Elles ne se mettent pas en valeur. Elles ne se sentent pas capables. L’insécurité qu’elles peuvent ressentir se transpose à toutes les situations qu’elles vivent.

Les personnes avec bonne estime de soi (on parle souvent de forte estime mais je trouve le terme inapproprié.) sont des personnes qui s’acceptent et se valorisent. Qui connaissent, comme tout le monde, des faiblesses mais n’en font pas une montagne et savent qu’elles ont la capacité de faire mieux la prochaine fois. En règle générale, ces personnes ne sont ni arrogantes ni supérieures. Elles sentent simplement qu’elles ont la sécurité nécessaire pour que les circonstances et les évènements négatifs ne les déstabilisent pas.

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Comment la confiance en soi et l’estime de soi interagissent?

La confiance en toi te permet de passer à l’action. Si l’action produit des résultats positifs, elle va générer des sentiments et des pensées positives qui vont influencer positivement ton estime personnelle. Si l’action ne produit pas les résultats escomptés, tu as deux possibilités : soit tu gères le résultat de manière négative (tu t’en veux, tu dévalorises...) et ton estime personnelle en prends un coup; soit tu gères ce même résultat de manière positive. Pour cela, tu vas par exemple te dire que tu as essayé et qu’il est normal de ne pas atteindre les 100% de réussite. Mais tu peux également prendre le parti d’analyser objectivement le pourquoi et le comment, te poser la question de quel point technique tu peux améliorer ou de quelle autre approche tu peux tenter. Ensuite tu peux te fixer comme objectif de travailler ce point technique ou de tenter cette approche. Ce faisant, l’effet sur ton estime personnelle sera généralement positif.

Ton estime personnelle est ce qui va te faire générer des croyances à ton sujet. C’est entre autres sur ces croyances que tu vas te baser lorsque tu feras appel à ta confiance pour faire la prédiction de résultat au moment de décider si tu es capable de faire quelque chose.

La confiance en soi comment cela fonctionne

Bien souvent, lorsque je lis des conseils pour améliorer sa confiance en soi, je remarque que l’on s’attarde beaucoup sur des conseils visant à améliorer notre estime personnelle (méthode Coué, définition de nos valeurs, ...) et peu à nous encourager à passer à l’action.

Personnellement, si tu dois commencer par l’un ou par l’autre, je te conseillerais de mettre d’abord l’accent sur l’action : faire les choses, sortir un peu de ta zone de confort, te fixer des objectifs réalistes... Et analyser les résultats. Si tu fais cela et que tu persévères un peu, tu auras immanquablement des effets positifs sur ton estime personnelle.

À l'inverse ne travailler que sur ton estime personnelle n’apporte pas systématiquement des effets positifs sur ta confiance en toi. Par exemple, si tu pratiques la méthode Coué, tu peux te dire tous les jours que tu es capable de courir un marathon, mais si a l’entraînement, tu es essoufflé après 300 m, ton esprit va buter sur la contradiction entre tes exercices mentaux et physiques... D’après toi, quelle image de toi aura tu après cette constatation? Positive ou négative?

Attention je ne dis pas qu’il faut arrêter tout ce qui est visualisation, phrases positives, introspection etc. Non ! d’ailleurs, si tu lis d'autres articles sur ce blog, tu verras que je te conseille également de travailler ton état d’esprit. Je te dis juste que si je devais choisir entre travailler sur le mental sans agir ou agir sans travailler sur le mental, je choisirais mille fois la seconde proposition.

Bien entendu, ce qui marche le mieux c’est de travailler sur les deux tableaux en parallèle...

Bonus : l’amour de soi

Dans le schéma ci-dessus, j’ai indiqué un troisième élément : l’amour de soi.

L’amour de soi est la base de tout, l’amour de soi est inconditionnel... Il ne dépend en principe pas de facteurs extérieurs. C’est quelque chose qui vient de l’intérieur et qui rayonne tant sur la confiance en soi que sur l’estime de soi. Bien souvent c’est quelque chose qui se développe dans la petite enfance, lorsque nous sommes valorisés et encadrés par nos parents. Mais même si nous n’avons pas eu la chance d’avoir eu un environnement familial épanouissant, il y a moyen de développer son amour de soi pour qu’il rayonne suffisamment pour qu’il nourrisse et notre confiance en nous et notre estime personnelle.

L’amour de soi est un état d’esprit que l’on peut choisir : c’est prendre le parti d’agir vis-à-vis de nous-mêmes comme notre meilleur ami. Prends le parti de te traiter comme ton meilleur ami. Conseilles-toi et encourages-toi comme tu le ferais vis-à-vis de ton meilleur ami? C’est également le fait d’être capable de prendre du temps pour soi sans avoir l’impression d’être égoïste. Comment veux-tu être bien avec les autres si tu n’es pas bien avec toi?
L’amour de soi, c’est finalement avoir la foi : Pars dès maintenant du principe que tu as, quoi qu’il arrive, les ressources pour faire face et la capacité de te relever. 

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