Comment être moins dépendant du regard des autres ?
Notre manière de percevoir et de gérer le regard des autres est un facteur important de notre capacité à réussir. Nous sommes pourtant vraiment nombreux à nous limiter, à nous empêcher de faire ce que nous aimerions réellement faire par peur de ce que les autres pourraient en penser. Comment faire pour dépasser la peur du jugement des autres ? Pour se libérer du regard extérieur ? Comment faire, même, pour utiliser le regard des autres à notre avantage ?
Avant toute chose, ne crois pas que nous pouvons nous détacher totalement de ce que les autres pensent de nous. Nous vivons en permanence sous le regard des autres. Tout comme nous avons un avis sur ce qui se passe autour de nous nous savons que les autres pourront avoir un avis sur ce que nous faisons et sur ce que nous sommes. Nous nous libérerons difficilement de cet état de fait. Ce sur quoi nous pouvons travailler, par contre, c’est sur la pression que nous nous mettons vis-à-vis de notre perception des regards extérieurs.
Pourquoi attachons-nous tant d’importance au regard des autres ?
Parmi les différents processus psychologiques nous amenant à moduler notre niveau de confiance, il y en a un qui a une importance particulière. Le processus de prise de confiance par le regard extérieur. Celui-ci est censé être une particularité de la petite enfance. Au départ, la confiance de l’enfant n’existe que par le regard extérieur. Petits, nous nous fions exclusivement aux encouragements et à l’approbation des « grands » qui nous entourent pour décider si nous sommes capables de relever tel ou tel défi. Puis progressivement ; en même temps que l’enfant commence à prendre conscience de son image, du regard des autres et de l’effet qu’il produit chez eux ; celui-ci commence petit à petit à utiliser d’autres processus de prise de confiance. Le piège de ce processus est que, comme il est le premier à s’être installé dans notre développement, nous avons parfois tendance à nous fier de manière excessive a notre perception du regard extérieur pour nous juger nous-mêmes. Et c’est justement quand nous dépendons trop du regard extérieur que pour nous sommes les plus fragiles : la perception de ce regard extérieur peut être biaisée et peut varier de manière extrêmement rapide. De plus, comme nous basons trop notre valeur sur cette perception, les répercussions de ces variations perçues sur notre moral et nos humeurs peuvent être violentes, soit pour nous-mêmes (crises d’angoisse, déprimes…), soit vis-à-vis des autres (accès de colère, …)
Que faire pour arriver à transcender la peur liée au regard et au jugement des autres ?
Une des peurs les plus importantes pour l’être humain est la peur d’être exclu du cercle social, la peur de l’abandon et du rejet. Et par conséquent, d’autant plus que ce regard extérieur a été la première fondation de notre confiance personnelle naissante, cela nous amène à être effrayés à l’idée du regard des autres.
Le fait que certaines personnes passent au-dessus, est probablement lié à cinq prises de conscience et à un choix d’attitude :
1- L’effet spot-lights : notre biais égotique ou le « sentiment permanent d’être le centre d’attention ».
Des dizaines d’experts ont démontré « l’effet des projecteurs ». Dans une étude, des centaines d’étudiants ont été aléatoirement désignés pour porter des T-shirts vraiment bariolées, voyants et à l’effigie d’un chanteur considéré comme ringard lors de leurs premier cours dans un grand amphithéâtre. Ils ont ensuite été invités à estimer quel pourcentage de leurs camarades de classe ont fait attention à eux. Les étudiants testés ont considérablement surestimé le nombre de personnes leur ayant prêté attention : ils pensaient que presque la moitié de leurs camarades avaient remarqué les T-shirts, alors qu’en réalité moins d’un quart d’entre eux les avaient remarqués. Dans une étude suivante avec des T-shirts moins inhabituels, mais toujours voyants, le décalage entre le pourcentage estimé et réel d’étudiants qui avaient remarqué était encore plus grand - les participants pensaient toujours que près de la moitié de la classe les avait remarqués, alors que le nombre effectif était inférieur à 10 %.
Nous ne surestimons pas ce nombre par narcissisme, mais simplement parce que nous sommes tous le centre de notre propre univers et que nous ne pouvons pas faire autrement que de voir le monde de notre propre perspective. Cela nous amène également à voir les autres et à interpréter ce qu’ils font de notre propre perspective. Ceci est exacerbé lorsque nous nous sentons maladroits ou ridicules ou quand nous avons passé une mauvaise journée : plus nous sommes anxieux et auto-centrés durant une interaction, plus nous passons de temps à analyser et ruminer à propos de cette interaction (parfois durant des jours). Nous sommes tellement auto-centrés que notre mémoire de l’événement est incomplete et déformée.
« C’est l’image que nous avons de nous-mêmes qui fait notre destin. » - Nathaniel Branden
2- Les autres nous jugent moins que ce que l’on pense, ils n’en n’ont souvent rien à faire…
Plus une personne à tendance à juger son entourage, plus elle aura le sentiment que les autres la jugent comme elle le fait. Si tu as l’impression d’être souvent jugé, pose-toi ces questions : « Demande-toi si ces pensées sont fondées ou si elles ne sont pas simplement des créations de ton imagination ? » « Qu’est-ce qui, concrètement, te permet de penser que telle personne te juge et te méprise ? »
Nous ne savons pas ce qui se passe dans la tête des autres, même pour les personnes dont nous sommes réellement proches. Se demander ou imaginer ce que les autres pourraient penser, est une perte de temps et d’énergie. Cela ne sert qu’a projeter nos propres craintes dans notre perception de leurs attitudes. Parce que nous ne voyons le monde que de notre perspective, nous avons tendance à attribuer aux autres notre propre système de valeurs et d’évaluation de ce qui est acceptable et de ce qui ne l’est pas.
La grande majorité des personnes que tu côtoies ne te veulent pas de mal, un certain nombre te veulent même du bien. Pour t’en persuader, visualise 100 personnes. Choisis 100 personnes parmi tes proches et connaissances ou choisis 100 personnes que tu connais de vue, mais sans plus. Sur ces 100 personnes, demande-toi à combien de personnes tu accepterais de rendre un service qui ne te coûte rien ? Demande-toi aussi à combien de personnes tu ferais un croche-pied si tu étais certain de ne pas être repéré ? Le nombre sera probablement faible (voir très faible si tu as visualisé 100 étrangers), mais il y a beaucoup de chances que tu considères avoir donné plus de coups de main que de croche-pieds. Et il en va ainsi pour la grande majorité des humains : la bienveillance et l’indifférence, sont bien plus courants que la médisance et la méchanceté.
3- Nous sommes les instigateurs de la manière dont les autres nous perçoivent.
Et si la perception de ce que les autres pensent de moi n’était qu’une projection de ma part, que le reflet de ce que je pense de moi-même ? Et si la façon dont les autres me perçoivent était créée par mes propres croyances et mes propres craintes ?
À première vue, cela peut paraître contradictoire, mais pas du tout. En me focalisant sur ce que je crois que les autres vont penser de moi, non seulement je nie leur capacité à émettre des jugements qui leur sont propres, mais j’anticipe également sur mes peurs. Ce faisant, je focalise mon esprit sur celles-ci et cela influe sur mes postures et mes attitudes. Et ce sont celles-ci que les autres décryptent pour se faire un avis. Si ma stratégie est de tout faire pour masquer ma nervosité, ma maladresse ou quoi que ce soit d’autre, il y a beaucoup de chances que mes tactiques soient visibles comme le nez au milieu de la figure et que cela amène mon interlocuteur à me percevoir comme nerveux/maladroit…
4- Donner de l’importance au regard extérieur, c’est lui donner le pouvoir.
Plus tu accordes de l’importance au jugement d’autrui, plus ton propre jugement perd de la valeur, par un simple effet de vases communicants. Ce point-ci ne demande même pas d’être développé, c’est toi qui choisis l’emprise qu’aura le regard extérieur. Apprends à te valoriser, n’attends pas la moindre approbation. Si ce que tu fais correspond à tes valeurs, tu auras immanquablement l’approbation des personnes partageant tes valeurs.
« Qui manque de confiance en soi est sans cesse à la merci de l’opinion des autres. » - Auteur anonyme
5- La critique est inévitable :
Pour cette dernière prise de conscience, je te propose de prendre le temps d’aller sur un site de critique de film (comme par exemple Allociné) ou sur un site de vente ou de critique de livres (comme par exemple Amazon).
Que tu choisisses les livres ou les films, choisis trois de tes livres/films préférés et trois des livres/films les plus en vogue (pour cela, tu as dans un cas comme dans l’autre la possibilité de faire une recherche par classement des avis et commentaires). Pour ces quelques livres ou films, va lire quelques-uns des avis les plus négatifs. Prends le temps de réellement le faire, je te promets que c’est instructif…
Qu’est-ce que ces critiques ont à voir avec notre perception du regard des autres ? Comme c’est le cas pour ces films et livres, mais également pour les acteurs, les sportifs, les musiciens ou toute personne ayant une certaine sphère d’influence : quoi que tu fasses et qui que tu sois, tu auras toujours des gens pour dire que ce que tu fais ne vaut rien… Toutes les personnes connues reçoivent et recevront des commentaires négatifs et ces commentaires seront sincères… Pourquoi ? Parce que, comme le dit Geraint Rees, professeur et chercheur en neurosciences à l’université de Londres « La manière dont nous percevons les choses est différente entre chaque individu, car aucun d’entre nous n’a le même cerveau. » Et même si les recherches actuelles tendent à prouver que nous avons tous un cerveau différent, imagine malgré tout que parmi les presque 8 milliards d’humains que comporte la terre nous soyons deux, toi et moi, à avoir exactement le même cerveau. Crois-tu que nous aurons exactement le même avis sur tout ? Non, car en plus, il faudrait, que nous ayons la même culture, la même éducation et le même vécu. Et c’est la raison pour laquelle ce qui est parfait pour moi peut être « nul » pour toi. Et ça, c’est vraiment une bonne nouvelle ! Sachant cela, pourquoi as tu encore besoin de l’approbation des autres ? Peu importe le regard de ceux-ci. Fais ce qui te fait vibrer.
« Plus vous aimez vos décisions, moins vous avez besoin que les autres les aiment. » - Franck Nicolas
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Le bon choix d’attitude : Action !
Passe à l’action ! Agis et entraîne-toi. Fais tous les jours des choses qui te permettent d’étendre ta zone de confort. Dépasse-toi un peu ou dépasse-toi franchement. Remets-toi en question et apprends des critiques qui te semblent fondées et constructives. Car il y a une partie des critiques qui sont vraiment intéressantes… Fais-le, tu rendras l’avis des autres obsolètes. Il y aura toujours des gens pour avoir un avis sur ce que tu fais, il y aura toujours des gens pour penser que tu ne pourras pas y arriver… Mais si tu n’es pas concentré sur le fait de les écouter… Si tu continues à être concentré sur le processus te permettant d’évoluer… Ils n’auront pas fini de parler que tu auras progressé, même si ce n’est que d’un pas ! Tu seras toujours plus proche de ton objectif que si tu t’étais arrêté pour écouter ce qui au final n’est que l’expression de leur point de vue.
Nous nous confrontons tous à un moment ou un autre à quelque chose qui nous fait peur lié au regard des autres, moi le premier… Pose-toi juste la question de ce qui, maintenant, te permet de faire un pas dans la direction que tu t’es choisie ? Peu importe le regard des autres, fais des petits pas, apprends, avance et tu seras fier de toi.
Ne masque pas tes peurs et tes craintes, utilise-les pour communiquer avec l’autre. Le fait d’accepter ce que tu considérais jusque-là comme un défaut, sans chercher à le minimiser mais sans tomber dans le travers de le monter en épingle, te rend profondément humain et authentique. Assumer tes échecs et faiblesses avec humilité et sans la moindre once de honte est tellement rassurant pour les autres qu’ils seront naturellement enclins à être bienveillants avec toi.
« Être honnête envers soi et les autres au sujet de ce que l’on est, ou non, capable de faire, réduit à néant les sentiments liés à son manque de confiance. » - Auteur anonyme
Ils te percevront comme quelqu’un de confiant et la confiance attire la confiance, tout comme le manque de confiance attire la distance et l’isolement. Alors que choisis-tu ? Entamer un cercle vicieux ou entamer un cercle vertueux ?
Et pour finir, n’oublie pas ceci :
« L’avis des autres, c’est la vie des autres. »
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