As-tu peur de décevoir, de ne pas être à la hauteur ?
T’es-tu déjà demandé avant d’entreprendre quelque chose : « Que vont-ils penser si j’échoue ? » ? As-tu déjà accepté de rendre un service alors que tu n’en avais, en réalité, pas envie ? As-tu eu l’impression de devoir être parfait pour être digne d’être aimé ? Te mets-tu une forte pression pour atteindre en permanence un haut niveau d’excellence ? As-tu parfois l’impression de ne pas être assez doué ?
Si tu as déjà rencontré l’une ou l’autre de ces situations, c’est parce que tu étais aux prises avec la peur de décevoir. Avouons-le, nous avons tous déjà ressenti ce sentiment. La peur de décevoir et de ne pas être à la hauteur est présente chez la très grande majorité d’entre nous.
Et si la peur de décevoir n’était que l’expression de croyances limitantes ? Que se passerait-il si tu acceptais de te libérer de cette peur, si tu acceptais d’être simplement toi-même ?
D’où vient la peur de décevoir ?
La peur de décevoir est la conséquence de peurs plus profondes : la peur de l’abandon et la peur du rejet. Ces deux peurs sont différentes par le contexte dans lequel elles surviennent.
La peur de l’abandon.
La peur de l’abandon survient au départ quand le lien affectif est « rompu » par l’absence de l’être aimé. Souvent, elle trouve sa source dans la toute petite enfance.
Dans les premiers mois de notre vie, pour manger et pour nous déplacer, nous dépendons pleinement des adultes qui nous entourent. Nos parents sont là pour subvenir à nos besoins primaires et pour nous apprendre les premières interactions inter-personnelles.
Durant cette période, nous dépendons pleinement de leur présence et de leur disponibilité. Ce n’est que progressivement que nous apprenons à gérer l’absence ou l’indisponibilité de nos proches. Petit à petit, nous apprenons à intérioriser la présence et l’affection de notre entourage. Nous apprenons à ne pas ressentir « le manque de réponse à nos attentes » comme un abandon ou comme un retrait d’amour définitif.
Cette phase est cruciale, car si elle ne se fait pas harmonieusement, il s’installe en nous un sentiment d’insécurité. Si nos parents « disparaissent » de notre vie ou si les contacts que nous avons avec eux ne sont pas de qualité, nous vivons alors un abandon réel ou ressenti comme réel. Les effets en sont multipliés si ce parent est le parent œdipien, donc du sexe opposé à l’enfant.
Mais cette peur peut aussi apparaître un peu plus tard à la suite d’une absence traumatisante (abandon, séparation des parents, adoption, décès ou même une hospitalisation prolongée).
Et plus tard, lorsque quelqu’un ne nous accorde pas suffisamment d’importance à notre goût, notre peur de l’abandon se réveille !
La peur du rejet.
La peur du rejet remonterait à une période où tout être humain dépendait de la meute, du clan pour survivre, pour se défendre, pour se nourrir. À cette époque, notre sécurité primaire était assurée par l’appartenance au groupe, il était donc primordial d’être accepté et reconnu en son sein.
Le rejet, c’est lorsque nous sommes encore en contact avec l’autre, ou qu’il y a encore une possibilité de contact, mais l’autre ne veut plus (ou nous donne l’impression de ne plus vouloir) de notre présence à ses côtés.
Et, pour chaque événement que nous vivons, nous nous demandons si nous ne risquons pas d’être rejeté, pour une parole ou pour une action…
Leurs influences sur la peur de décevoir.
Face à ces deux peurs (abandon et rejet), nous pouvons développer différents schémas comportementaux :
- Nous refermer sur nous-mêmes : partir du principe que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, car les autres ne sont pas fiables.
- Chercher le contrôle : manipuler et maîtriser les situations pour ne pas avoir à affronter nos peurs.
- Se saboter : faire des choix qui nous amènent à revivre cette situation de rejet ou d’abandon pour confirmer ou renforcer la croyance que nous n’avons pas de valeur.
- Croire que la solution pour ne plus risquer ni le rejet ni l’abandon est de se conformer en tout point aux attentes (perçues ou imaginées) de l’autre.
C’est ce dernier schéma comportemental qui est à la source de la peur de décevoir. Il nous fait craindre de ne pas être digne d’affection si nous ne collons pas suffisamment aux souhaits de l’être aimé. Seule la perfection nous assure l’acceptation et nous met à l’abri de tout jugement négatif.
Et, pour éviter de souffrir, nous allons déployer beaucoup d’énergie pour nous faire accepter de nos proches, pour être l’oreille attentive que les autres espèrent, pour nous intégrer au mieux et pour être le meilleur soutien possible. Quitte à jouer un rôle. Quitte à ce que cela se fasse au détriment de nos valeurs.
Les effets de la peur de décevoir
La peur de décevoir nous plonge dans le doute et met à rude épreuve la vision que nous avons de nous-même. Lorsqu’elle nous envahit, celle ci peut entrainer :
- le mensonge aux autres et à soi-même : la peur de décevoir nous pousse à jouer un rôle, à être quelqu’un que nous ne sommes pas réellement. Petit à petit, on s’enferme dans ce personnage, au point de ne plus distinguer notre personne réelle de notre personne adaptative. Au point de museler notre personne réelle derrière ce personnage.
- un processus de dévalorisation : jour après jour, on s’astreint à des exigences de plus en plus élevées, on cherche la perfection. Cette perfection dépend de critères subjectifs qui résultent de notre parcours et de nos contacts avec notre entourage familial ou professionnel. Et à chaque échec, on s’en veut, on a le sentiment de ne jamais en faire assez, de ne pas être assez compétent, intelligent ou aimable. On finit par croire que nous ne sommes pas à la hauteur des espérances des autres ! Et c’est là que la dévalorisation commence.
- des angoisses : comme cette perfection ne sera jamais atteinte, le doute s’installe. Puis il s’amplifie. On se projette dans des schémas qui entretiennent le doute. Et la moindre épreuve de la vie quotidienne devient alors source d’angoisses, de peurs…
- l’anxiété sociale : à force de scruter les autres en espérant déceler ce qu’ils peuvent attendre de nous, nous commençons à redouter leur regard et leur jugement. Mais aussi, comme nous sommes tous le centre de notre propre univers, nous ne pouvons pas faire autrement que de voir le monde de notre propre perspective. De ce fait, par effet miroir, plus on scrute les autres, plus on a l’impression que les autres nous épient et nous décortiquent. Petit à petit, l’idée de se retrouver avec des gens autour de soi devient un véritable calvaire !
« Quand on est pris dans cet engrenage de ne pas décevoir, le premier mensonge en appelle un autre, et c’est toute une autre vie. » - Emmanuel Carrere
Quelques pistes pour minimiser la peur de décevoir
- Relativiser la Situation : quand tu es anxieux et que tu imagines le pire des scénarios catastrophes, tu pars perdant. Car tu te mets toi-même des bâtons dans les roues, tu ne crois pas en toi. Tu peux, par exemple faire l’exercice de te positionner en spectateur. Cherche à analyser la scène ou la situation comme si tu la voyais d’un point de vue extérieur. En observant de la sorte, tu pourrais être moins influencé par les émotions de l’acteur (toi en train de vivre ou d’anticiper l’événement.)
- Repère tes croyances limitantes, demande-toi ce qui a pu instiller ces idées et remets les en cause. Tes proches t’ont-ils fait des critiques ou des remarques répétées qui ont induit ces croyances ? Ces critiques étaient-elles réellement justifiées ? As-tu vécu un échec qui t’a fait croire à tes limites ? Est-il possible que tu aies extrapolé une généralité à ton sujet sur base d’un événement isolé ? Si tu as vécu plusieurs échecs similaires, as-tu vécu ces échecs comme une possibilité d’apprendre et d’évoluer ou juste comme une confirmation de tes premières impressions ?
- Accepte l’idée de l’échec : il n’est pas possible de progresser sans rencontrer le moindre échec sur son parcours. Ceux qui réussissent le mieux sont souvent ceux qui ont rencontré le plus d’échecs.
- Continue d’avancer : c’est en tombant et en se relevant que l’enfant apprend à marcher. Quoi qu’il arrive, quelle que soit ta position, il est préférable d’avancer, même si tu avances lentement.
- Accepte de faire des pauses : parfois, nous avons besoin de prendre le temps de nous ressourcer ou de reculer d’un pas pour mieux comprendre la situation. L’arrêt n’est problématique que quand il rime avec abandon.
- Quoi que tu fasses, il y aura toujours des gens pour critiquer. Fais-toi à cette idée : tu peux faire ce que tu veux, tu peux être qui tu veux, tu auras toujours des personnes qui n’aiment pas ce que tu fais. Et alors ? Ce n’est pas grave. Ils ne font qu’exprimer leur point de vue, en fonction de leur parcours, en fonction de leurs espérances et de leurs peurs, en fonction de leur culture et de leur éducation ! Le monde n’existerait pas sans contraste et ce sont ces contrastes qui font que ce qui est bon pour eux n’est pas obligatoirement bon pour toi.
- Ne rien faire, ou continuer à faire ce que tu faisais jusque-là pour t’adapter aux attentes de ton entourage ne fera qu’entretenir des situations où tu ne te retrouves pas complètement. C’est le principe de la zone de confort : les situations auxquelles nous sommes habitués, semblent plus facile à gérer que d’aller vers l’inconnu. Sur le long terme, c’est un mauvais calcul, car tu laisses la peur de décevoir prendre le dessus.
- Porte ton attention sur le présent ou sur les cinq minutes à venir. La peur de décevoir, c’est anticiper ce que les autres vont penser de ta décision ou de ton action. Vis l’instant présent, ne te projette pas dans un futur incertain.
- Accepte les compliments : c’est un très bon exercice qui va bien au-delà de son apparence superficielle. Entre les « Ce n’est rien / C’est normal » et les « Merci, cela me touche. / Merci, cela me fait plaisir. », il y a deux manières radicalement différentes de regarder qui tu es.
- Fais-toi confiance : fais une liste des choses que tu as réussies par toi-même, sans te demander si cela allait convenir à tes proches ou à tes collègues. N’était-ce pas agréable de faire les choses à ta manière ? Ose faire ce que tu aimes, ce qui te fait vibrer. Ose entreprendre et cherche à réaliser tes rêves. Sois authentique et assume qui tu es.
Pour Conclure
La peur de décevoir ne devrait pas t’amener à faire les choses uniquement en fonction de ce que tu crois que les autres attendent de toi. Apprends à faire les choses en fonction de tes besoins.
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Tu auras toujours des hauts et des bas. Tu auras toujours besoin d’interactions sociales et tu auras toujours besoin de « séduire » ou de faire plaisir aux autres. C’est une réalité, cela fait partie des interactions humaines. Mais tu peux apprendre à être moins dépendant de ce besoin de séduire (au sens large).
« L’imperfection est une forme de liberté. » – Ahn Ngo
Sans pression externe, apprends à vivre avec tes qualités et tes défauts, avec tes fiertés et tes ratés. Tu peux être toi plutôt que « faire pour les autres » ; être toi plutôt qu’avoir.
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