8 conseils pour surmonter le syndrome de l'imposteur.

Le sentiment général que nous ne sommes pas à notre place - que nous avons dupé les gens en leur laissant penser que nous sommes plus compétents et plus talentueux que nous ne le sommes vraiment - que nous sommes arrivés là où nous sommes sur un coup de chance - n’est pas si inhabituel.

La plupart d’entre nous l’ont vécu, au moins à un degré léger. Des études parlent 65 à 70 % de la population mondiale, sans aucune distinction ni de genre ni de culture.

Le « syndrome de l’imposteur » (aussi appelé « impostorisme », « syndrome de l’autodidacte » ou « complexe d’imposture ») a été mis en lumière en 1978 par Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes, deux psychologues américaines.

 

S’il est plus courant chez les artistes, les scientifiques, les autodidactes et les personnes exerçant une profession non « reconnue », il concerne toutes les catégories socioprofessionnelles. 40 % des célébrités se considèrent comme des imposteurs. Je peux te citer Denzel Washington, Tina Fey, Maya Angelou, Kate Winslet, Charlotte Gainsbourg, Antoine de Caunes, et tant d’autres…

« L’estime exagérée portée envers mon travail me rend très mal à l’aise. » - Albert Einstein

« Maintenant que je suis reconnue pour mes talents, je me sens très mal à l’aise, je me le reproche sans cesse, j’ai l’impression d’être une imposture. » - Emma Watson

Comment reconnaître le syndrome de l’imposteur ?

Si, dans la liste qui suit, tu te reconnais dans quatre descriptions ou plus, c’est que tu as déjà eu affaire au « syndrome de l’imposteur ».

  • Face à une tâche à accomplir, tu procrastines et tu imputes la réussite à la chance.
  • À l’inverse, tu te transformes en bourreau de travail et tu te dis que si tu dois fournir autant d’efforts, c’est bien la preuve que tu n’es pas assez compétent(e) ou pas assez intelligent(e).
  • En cas de réussite tu minores tes compétences, tu l’attribues à la chance, au hasard, à un malentendu, … Tu te dis que tu ne seras pas capable de le faire une seconde fois.
  • Tu ressens le besoin de te comparer très régulièrement aux autres, mais tu les trouves souvent meilleurs que toi.
  • Tu crains régulièrement l’échec avant de commencer, alors que tu réussis ce que tu entreprends de manière générale.
  • Un échec, même partiel, ou une erreur, même petite, est une catastrophe à tes yeux.
  • Quand tu as terminé une tâche, tu te dis « J’aurais pu faire mieux/plus. »
  • Tu ressens de l’inconfort lorsque l’on te fait des compliments. Tu es persuadé(e) ne pas mériter ces éloges.
  • Tu as peur de la réussite, mais tu redoutes encore plus l’échec.
  • Tu as le sentiment de ne pas être la même personne en public et en privé. Tu crois tromper ton entourage sur ce que tu vaux.
  • Bien souvent, tu ne te sens pas à ta place.

C’est grave, docteur ?

Même si on le nomme « syndrome de l’imposteur », ce n’est ni un syndrome ni une pathologie. Il s’agit d’un état psychologique naturel que nous pouvons tous ressentir au cours de notre vie ou de notre carrière professionnelle.

Lorsque l’impostorisme prends trop le dessus, il peut causer des angoisses, de l’anxiété voire un stress aigu dû à la peur d’être démasqué. Il peut aussi bloquer l’expression de notre plein potentiel. On observe 2 comportements chez les gens qui y sont confrontés : la procrastination ou le travail frénétique.

L’impostorisme nous entraîne à réfléchir et à sur-réfléchir. Nous nous focalisons sur la façon dont nous imaginons que les autres nous jugent. Et à ce jeu, nous avons généralement tort. Nous sommes dispersés, inquiets de ne pas être assez préparés, obsédés par ce que nous devrions faire, révisant mentalement ce que nous avons dit cinq secondes plus tôt, nous tracassant de ce que les gens pensent de nous et ce que cela signifiera pour nous demain.

Dans bien des cas, la reconnaissance des autres et les récompenses ne font qu’exacerber cette crainte d’être, un jour, vu ou jugé comme un imposteur. Plus on reçoit de reconnaissance alors que l’on croit ne pas la mériter, plus on a le sentiment de ne pas être à notre place.

Nos réalisations ne diminuent pas la peur de l’imposture. En fait, le succès peut même empirer les choses. Car on ne peut pas à la fois avoir un retour valorisant à notre sujet alors que nous sommes secrètement persuadés que nous ne le méritons pas. Cela crée une grande incohérence dans notre perception de nous-même.

Chaque succès est susceptible de nous ouvrir de nouvelles portes, de nous faire accéder à de nouvelles responsabilités. Et chaque palier atteint dans la hiérarchie sociale exacerbe notre peur d’être démasqué. Car à chaque fois, nous avons le sentiment que les attentes des autres à notre égard vont augmenter de concert. Chaque progression est donc une autre occasion de révéler notre imposture.

Tout comme nous sous-estimons nos succès, nous exagérons nos failles. La moindre déception nous donne toutes les preuves pour soutenir notre conviction que nous sommes des tricheurs. Nous supposons qu’une seule baisse de résultat reflète notre manque d’intelligence et de compétences.

Si nous réussissons, nous avons eu de la chance. Si nous échouons, nous sommes incompétents.

Surmonter l’impostorisme.

Voici 8 conseils pour sortir de ce mécanisme qui te freine et qui te rend anxieux(se).

Accepte la situation.

Admettre et comprendre que tu ressens de l’impostorisme, c’est déjà le premier (et le plus grand) pas à franchir. Pose-toi aussi les questions suivantes :

  • Qui as-tu l’impression de tromper ? Tout le monde ? Juste tes supérieurs ? Ou, toi-même ?
  • Quels types de situation et de réussite expliques-tu systématiquement par des causes extérieures (chance, relations, hasard…) ?

Parles-en à des personnes de confiance.

Confie tes doutes à quelques personnes de confiance. Choisis des personnes qui sont de bonne écoute et qui sont ouvertes d’esprit. N’hésite pas à exprimer tes sentiments, tes doutes et tes craintes à ce sujet. Cela te permettra de dédramatiser, mais peut-être de te rendre compte que certains d’entre eux vivent ou ont vécu des choses similaires.

Mets ton doute en doute.

Douter est une chose humaine et universelle. Comme je le disais déjà dans l’article « comment ne plus constamment douter de soi ? », remettre tes craintes en question te permet de faire le ménage dans ton esprit.

Est-ce que tes craintes sont justifiées ? Par quelles peurs sont-elles activées ?

Sois fier de tes résultats.

Fais un petit flash-back sur tes réussites passées. Ne les minimise pas. Ne les considère pas comme une chose normale.

Quelles peurs as-tu dépassées pour y parvenir ? À quelles ressources as-tu fait appel pour surpasser tes craintes ? Ces nouvelles ressources, les as-tu utilisées par la suite ?

Ce sont ces expériences de vie qui t’ont amené à être celui que tu es aujourd’hui. Sois-en fier.

Accepte les compliments.

Au prochain compliment, ne réponds pas : « Ce n’est vraiment pas grand-chose ». Prends le temps de recevoir ces paroles. Laisse-les résonner en toi… Que signifie ce compliment pour toi ? Quel bien-être t’apporte-t-il ?

Accueille le compliment avec une de ces formulations : « Merci, cela me touche. / Merci, cela me fait plaisir. / Je suis heureux(se) de te faire plaisir. / … ». De cette manière, tu nourris à la fois ton estime personnelle et la relation avec la personne qui te complimente.

En améliorant l’estime que tu te portes, tu te permets de recevoir plus facilement les compliments à venir. Et en les recevant plus facilement, les effets sur ton estime personnelle seront plus profonds et plus durables. C’est un cercle vertueux.

Ne te compare pas.

Pour quelles raisons crois-tu que les autres valent plus que toi ? Nous avons tous nos limites, elles sont simplement différentes d’une personne à l’autre.

Quand tu te compares aux autres, tu ne te focalises pas sur leurs capacités supérieures, mais sur tes propres limites. Les autres aussi ont des limites, et dans certains cas, ils les perçoivent en observant tes réussites. Si tu ne perçois pas aussi bien les limites des autres que les tiennes, c’est juste parce que tu n’entends pas leur esprit douter.

Tes limites changent et évoluent. Ce qui était difficile hier est peut-être plus aisé aujourd’hui. Ne te compare pas à quelqu’un d’autre que celle/celui que TU étais hier. Et si malgré tout, tu ne peux t’empêcher de te comparer avec un tiers, veille à avoir, a minima, une vision objective du parcours qui lui a permis d’arriver à ce résultat.

Ne cherche plus à être parfait.

Sois bienveillant avec toi-même : nul n’est parfait. Relâche la pression que tu te mets continuellement. Tu ne peux pas être expert en tout, nul ne le peut.

Les personnes qui sont expertes dans un domaine ne le sont pas dans tous les autres. Et même dans leur domaine d’expertise, ils continuent à se former et à apprendre.

Tu as ta légitimité dans tes domaines de compétence. Ces compétences ne sont pas absolues et tu trouveras toujours de nouvelles choses à apprendre.

5 conseils pour bâtir sa confiance en soi sur le long terme.

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Détache-toi du regard des autres.

Plus tu accordes de l’importance au jugement d’autrui, plus ton propre jugement perd de la valeur, par un simple effet de vases communicants. Ce point-ci ne demande même pas à être développé, c’est toi qui choisis l’emprise qu’aura le regard extérieur.

Apprends à te valoriser, n’attends pas la moindre approbation. Si ce que tu fais correspond à tes valeurs, tu auras immanquablement l’approbation des personnes partageant tes valeurs.

Conclusion

Le « syndrome de l’imposteur » est une chose bien plus courante que l’on pense. Nous sommes nombreux à l’avoir ressenti ou à le ressentir. Mais comme l’impostorisme crée un sentiment de honte, nous avons tendance à ne pas en parler. Et, parce que nous n’en parlons pas, l’impostorisme nous enferme, nous fait croire que nous sommes seuls à le vivre.

Si nous pouvions réellement dénombrer les personnes qui se perçoivent comme des imposteurs, nous ne pourrions que conclure : soit nous sommes tous des imposteurs et aucun de nous ne sait réellement ce qu’il fait, soit nos auto-évaluations sont loin de la réalité. Mais dans les deux cas, cette réflexion lève beaucoup de nos freins.

« Les seules limites de nos réalisations de demain, ce sont nos doutes et nos hésitations d’aujourd’hui. » - Eleanor Roosevelt.

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