5 raisons d’adopter la culture de l’échec pour améliorer ta confiance en toi.
En Belgique et en France, notre société, notre système éducatif et notre culture d’entreprise sont assez défavorables à l’échec. Nous valorisons ceux et celles qui suivent les règles et laissent peu de place à l’erreur. Et même si suivre les règles est souvent une bonne chose, j’ai envie de partager avec toi 5 raisons d’adopter une bonne culture de l’échec pour gagner en confiance et aller plus loin dans la vie.
1. Utilise l’échec pour apprendre à mieux faire les choses.
Dans notre système scolaire, l’évitement de l’échec, l’évitement de la moindre mauvaise note est tellement à la base de notre système éducatif que j’ai l’impression que la seule chose que nous enseignons à nos jeunes générations est que l’échec est honteux.
Il est quand même dommage que la première chose que l’on apprenne à l’école c’est à faire ce qu’il faut pour éviter d’avoir des mauvaises notes. Je sais, je force le trait, mais est-il réellement profitable à un enfant d’avoir à se comparer aux autres sur base d’un chiffre noté en rouge ? Ne serait-il pas plus profitable pour lui de lui expliquer comment apprendre de ses erreurs sans crainte d’une sanction en cas d’échec ?
«Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends », - Nelson Mandela.
Bien gérer l’échec est primordial dans ton processus d’apprentissage. Ne pas réussir tout sans exception est non seulement bénéfique, mais surtout indispensable à tout progrès.
À l'inverse de notre culture, aux États Unis les employeurs considèrent qu’avoir des cicatrices, avoir des faillites dans son CV est positif. Alors qu’en Belgique comme en France, on nous apprend qu’il ne faut absolument pas avoir d’échecs et on nous conseille de masquer et minimiser nos échecs que ce soit sur notre CV ou lorsque nous devons demander un soutien financier à notre banquier.
Et quoi ? Parce que nous nous sommes plantés, nous serons irrémédiablement amenés à reproduire cette erreur ? NON ! C’est parce que nous sommes plantés que nous savons ce qu’il ne faut pas faire. Bien mieux que si quelqu’un était venu nous dire c’est comme cela qu’il faut faire.
Objectivement, la meilleure forme d’apprentissage, c’est l’échec. C’est le meilleur moment pour apprendre et si on en retire les bons enseignements on gagne en confiance car on apprend que l’erreur ne nous a pas mis à terre et que nous sommes capables de gérer la situation.
Parfois changer volontairement une « recette » que tu utilises déjà et qui fonctionne avec plus ou moins de succès te permettra de trouver une meilleure manière de faire cette chose. Alors oui, souvent tu obtiendras des résultats un peu moins convaincants, mais 1- l’analyse qui suit te permettra de réellement comprendre les mécanismes relatifs à ton activité et d’affiner ton expertise et 2- parfois tu auras de vraies surprises !
Il m’est déjà arrivé de tester des choses qui me semblaient complètement foireuses pour me rendre compte que c’était autrement plus efficace que ce que j’avais l’habitude de faire.
Notre culture nous donne l’impression que l’échec est évitable et non profitable. Je te déconseille de t’arrêter à cette impression car il est rare de « réussir » du premier coup, même s’il y a des exceptions. Pour l’anecdote, Thomas Edison ne disait pas qu’il a eu 1000 échecs avant de réussir à créer l’ampoule électrique, mais qu’il a réussi à trouver 1000 façons de ne pas faire une ampoule.
Mais connais-tu cette citation d’Albert Einstein ?
« La folie, c’est de toujours faire la même chose et de s’attendre à un résultat différent. »
Analyser nos échecs de manière objective, se poser la question de ce que nous aurions pu faire autrement sans faire de jugement de valeur sur ce que nous sommes est justement ce qui m’amène au point 2 :
2. Apprends à faire la part des choses.
Nous redoutons l’échec parce que l’on a facilement tendance à confondre l’échec d’un projet avec l’échec de la personne. On nous inculque très tôt que de rater c’est au final être un raté. Pourtant, la culture de l’échec n’est qu’une question de perception. Il faut dissocier l’échec de la personne, et que ne pas s’identifier à ses propres erreurs, c’est améliorer sa confiance en autrui et son estime de soi.
Avoir échoué, dans notre culture, c’est souvent être coupable. Dans la culture Anglo-Saxonne c’est être audacieux !
Il n’est pas difficile de trouver des exemples d’entrepreneurs célèbres ou autres personnalités qui ont connu un ou plusieurs échecs cuisants avant de rencontrer le succès. Walt Disney a été viré de son poste de dessinateur publicitaire pour manque d’imagination et de créativité alors qu’il avait 18 ans. Un an plus tard il crée sa première société d’animation qui fait rapidement naufrage. À 21 ans il lance une seconde société d’animation qui dépose le bilan un an plus tard. Walt Disney déménage alors du Kansas vers Hollywood et obtient un contrat lui permettant de créer ce qui sera « Walt Disney Studio ». 30 ans plus tard, alors que son entreprise était florissante Walt voulut diversifier ses activités et créer Disneyland. Ce projet était pharaonique... à tel point qu’il dut essuyer 301 refus. Oui tu entends bien ce n’est qu’à la 302e banque que Walt obtint les fonds pour réaliser son rêve.
Steve Jobs est un autre exemple de la culture de l’échec : il a été licencié de son entreprise 9 ans après l’avoir créée. Il a ensuite créé Next Computers et a racheté la division informatique de Lucasfilm. Il rebaptisera celle-ci Pixar et va produire avec elle Toy Story 10 ans après son licenciement. Celui-ci est le premier long-métrage en images de synthèse. Un an plus tard, Apple rachète Next et Jobs revient chez Apple. De l’iPod à l’iPhone, Du mac à l’iPad... Ces produits seraient-ils réellement ce qu’ils sont sans les échecs de Steve Jobs ? Je pourrais encore vous citer Oprah Winfrey, JK Rowling, Les Beatles … mais je risque de m’égarer.
Leur point commun ? Après chaque échec ils se sont relevés et ont persévéré.
« La qualité d’un homme ne se mesure pas au nombre de fois où il tombe mais au nombre de fois qu’il se relève. » - Harlan Coben.
Cette citation m’amène au point 3 :
3 . Utilise tes échecs pour développer ta résilience.
On a parfois tendance à glorifier les parcours « sans faute », alors que ceux-ci ne sont pas forcément bénéfiques pour le développement de la personnalité.
Prends un élève doué, qui fait un parcours sans faute et n’obtiens que des 8 des 9 et des 10 et vois la catastrophe lorsque arrive son premier 6...
« Plus tard on connaît l’échec, plus on s’écroule facilement ».
Prends ce même élève et imagine qu’il termine sa scolarité et ses études sans jamais connaitre le moindre échec… Le premier échec professionnel risque de faire très mal. Y compris s’il est dérisoire ! D’autant plus qu’un échec est parfois nécessaire pour nous faire comprendre que l’on ne va pas dans la bonne direction…
L’échec n’est pas forcément synonyme de régression. Au lieu de nous diminuer, bien au contraire il nous fait grandir.
Dans les pays nordiques, l’échec est perçu comme une preuve d’audace, comme une marque d’expérience, même comme une aventure. Aux États-Unis où le libéralisme domine, il est une étape indispensable pour accéder au succès.
« Lorsque j’étais à la recherche de fonds, les investisseurs américains à qui je me suis adressé m’ont demandé combien de fois je m’étais planté avant de venir les voir. Ils ont refusé de me prêter de l’argent, car je n’avais jamais échoué. Ils m’ont dit de revenir quand j’aurais deux ou trois échecs à mon actif », raconte Philippe Rambaud.
Il faut échouer pour devenir humain, pour prendre la mesure de son talent, de sa complexité, de son humilité. Apprendre à chuter pour apprendre à se relever, c’est la base de la résilience.
Ose prendre quelques risques, il t’arrivera échouer... et relève-toi… Ce sera parfois un peu éprouvant mais ce sera surtout exaltant.
Cette attitude te stimulera bien plus que le choix du confort et de la sécurité. N’oublie malgré tout pas de calculer un minimum tes risques... Si tu prends un risque inconsidéré et que tu arrives à ton objectif, tout ira bien pour toi, au moins à court terme. Mais si tu fais face à un échec sur un défi capital à tes yeux, tu risques d’avoir à mettre le genou à terre bien plus longtemps que tu ne l’imagines. Tout est question de dosage...
Parfois, il te faudra être plus prudent parce que tu abordes un sujet, une situation particulière ou tu sais que ton estime est plus faible. Parfois tu passeras par une période ou globalement ton estime sera moins étoffée... Tout comme tu peux passer à travers une période de fatigue en te ménageant, tu passeras un creux dans ton niveau d’estime en revenant un peu plus souvent dans ta zone de confort.
Quel est ton niveau d'estime ?
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4. Apprends à rater d’une manière qui te ressemble.
Nos erreurs et nos imperfections en général sont une excellente occasion d’entamer une démarche d’introspection. Il nous faut repérer comment nous réagissons lors de moments de stress, comment nous régissons lorsque nous n’atteignons pas le résultat voulu, comment nous faisons pour repartir au combat malgré tout. Nous poser la question de ce que nous pouvons faire pour minimiser l’impact et la durée des sentiments négatifs que nous risquons de rencontrer sur notre chemin.
Ce qui compte est de ne pas t’installer sur une voie tracée de succès tous abordables en sélectionnant des challenges sur cette seule base. Non, il te faut choisir ta voie, celle qui te fait vibrer, et de te choisir des challenges mesurés qui vont dans cette voie. Quand tu t’es sélectionné ta quête, il va te falloir choisir des objectifs intermédiaires. Des challenges mesurables, à ta portée et qui te permettent de « mesurer » ou constater selon tes valeurs et tes croyances que tu te rapproches de ton objectif final. Ne choisis pas non plus une voie, une solution qui t’est conseillée par ton entourage si elle ne correspond pas à tes valeurs... La réussite n’aura pas la même saveur si tu as laissé celui que tu es sur le bord du chemin.
« L’échec, c'est l’épice qui donne sa saveur au succès » - Truman Capote.
« Le seul échec que l’on doit craindre, c’est de ne pas embrasser le but qu’on croit le meilleur » - George Elliott
5. Utilise tes échecs passés pour paraître et te sentir plus authentique.
Il semblerait que dans notre culture, l’erreur est une honte que l’on doit cacher pour ne pas abîmer son image. Au moment où j’écris cet épisode nous sommes toujours touchés par la crise sanitaire du coronavirus et vous aurez constaté comme moi les incohérences des discours de nos politiciens belges comme français que ce soit vis-à-vis des consignes quant au port du masque qui évolue au fur et à mesure des semaines ainsi que vis avis des choix politiques et économiques qui ont amené nos systèmes de santé à se trouver dans une situation aussi délicate. J’ai toujours eu le sentiment que nos élites ont pris l’habitude de dénier ou d’occulter leurs échecs et de reporter les fautes sur des causes extérieures. Je remarque assez régulièrement que ces tactiques ne sont pas favorables à l’image que se fait une bonne partie de la population à leur égard.
À l'inverse si tu prends le parti de ne pas occulter tes échecs tu vas paraître plus authentique. Tu donneras l’image de quelqu’un qui se connaît et qui ne se cache pas. L’astuce dans ce procédé est d’assumer ses échecs et faiblesses sans chercher à les minimiser mais sans tomber dans le travers de les monter en épingle. Assume les avec humilité et sans la moindre once de honte. Tu couperas l’herbe sous le pied de tes éventuels détracteurs.
C’est cette attitude qui fait que celui qui échoue n’est plus seulement celui « qui n’a pas bien travaillé ou qui n’a pas suivi les règles.» et n’est plus du tout « le raté ».
Cette attitude fait de toi celui qui a suffisamment confiance en lui pour entreprendre. Celui qui dit: « J'ai essayé ! Que je réussisse ou rate n’est pas important ! Je ferai encore mieux la prochaine fois... »
Finalement je terminerai sur cette citation de Winston Churchill :
« Le succès n’est pas final...
l’échec n’est pas fatal...
C’est le courage de continuer qui compte ! »
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