3 contes pour prendre confiance.
Cette semaine, j’ai envie d’aborder les thèmes de confiance en soi et d’estime de soi par l’autre bout de la lorgnette. Je te propose trois petits contes que j’ai récemment (re)découverts. Ces trois contes ont retenu mon attention car ils nous permettent un regard différent sur notre confiance en nous, notre peur du jugement et notre besoin de reconnaissance.
Le Porteur d’Eau / La jarre Félée (auteur inconnu)
Un porteur d’eau indien avait deux grandes jarres, suspendues aux deux extrémités d’une pièce de bois qui épousait la forme de ses épaules.
L’une des jarres avait un éclat, et, alors que l’autre jarre conservait parfaitement toute son eau de source jusqu’à la maison du maître, l’autre jarre perdait presque la moitié de sa précieuse cargaison en cours de route.
Cela dura 2 ans, pendant lesquels, chaque jour, le porteur d’eau ne livrait qu’une jarre et demi d’eau à chacun de ses voyages.
Bien sûr, la jarre parfaite était fière d’elle, puisqu’elle parvenait à remplir sa fonction du début à la fin sans faille.
Mais la jarre abîmée avait honte de son imperfection et se sentait déprimée parce qu’elle ne parvenait à accomplir que la moitié de ce dont elle était censée être capable.
Au bout de 2 ans de ce qu’elle considérait comme un échec permanent, la jarre endommagée s’adressa au porteur d’eau, au moment où celui-ci la remplissait à la source.
« Je me sens coupable, et je te prie de m’excuser. »
« Pourquoi ? » demanda le porteur d’eau. « De quoi as-tu honte ? »
« Je n’ai réussi qu’à porter la moitié de ma cargaison d’eau à notre maître, pendant ces 2 ans, à cause de cet éclat qui fait fuir l’eau. Par ma faute, tu fais tous ces efforts, et, à la fin, tu ne livres à notre maître que la moitié de l’eau. Tu n’obtiens pas la reconnaissance complète de tes efforts », lui dit la jarre abîmée.
Le porteur d’eau fut touché par cette confession, et, plein de compassion, répondit : « Pendant que nous retournons à la maison du maître, je veux que tu regardes les fleurs magnifiques qu’il y a au bord du chemin. »
Au fur et à mesure de leur montée sur le chemin, au long de la colline, la vieille jarre vit de magnifiques fleurs baignées de soleil sur les bords du chemin, et cela lui mit du baume au cœur. Mais à la fin du parcours, elle se sentait toujours aussi mal parce qu’elle avait encore perdu la moitié de son eau.
Le porteur d’eau dit à la jarre : « T’es-tu rendu compte qu’il n’y avait de belles fleurs que de TON côté, et presque aucune du côté de la jarre parfaite ? C’est parce que j’ai toujours su que tu perdais de l’eau, et j’en ai tiré parti. J’ai planté des semences de fleurs de ton côté du chemin, et, chaque jour, tu les as arrosées tout au long du chemin. Pendant 2 ans, j’ai pu grâce à toi cueillir de magnifiques fleurs qui ont décoré la table du maître. Sans toi, jamais je n’aurais pu trouver des fleurs aussi fraîches et gracieuses. »
Le jardin du roi. (de Isabelle Merteuil)
Il était une fois, un roi bon et juste qui avait pris beaucoup de soin à agrémenter les immenses jardins de son château avec toutes sortes d’arbres, de plantes et de fleurs, tous aussi beaux, majestueux et parfumés les uns que les autres. Ses jardins resplendissaient de beauté et offraient un spectacle inégalé à mille lieues alentours.
Il prenait un plaisir chaque jour renouvelé à se promener dans ces jardins habillés par autant de grands arbres dont les cimes tutoyaient les nuages que de petits massifs de fleurs aux couleurs changeantes et aux parfums enivrants.
Un jour, le bon roi dut s’absenter pour un voyage officiel.
À son retour, il n’avait qu’une hâte : retrouver les couleurs, les parfums et la composition harmonieuse de ses jardins. Quel ne fut pas son étonnement de constater que les plantes et les arbres qu’il aimait tant étaient en train de dessécher. Il s’adressa au pin, autrefois majestueux et plein de vie, et lui demanda ce qui avait bien pu se passer.
Le pin lui répondit avec un air triste : « J’ai regardé le pommier et je me suis dit que jamais je ne serai capable de produire d’aussi beaux et bons fruits que lui. Je me suis découragé et j’ai commencé à sécher. »
Le roi alla trouver le pommier qui était lui aussi sur le point de mourir. Il l’interrogea à son tour et celui-ci déclama avec un air plus triste encore : « En regardant la rose et en sentant son parfum enivrant, je me suis dit que jamais je ne serai aussi agréable à regarder et aussi parfumé qu’elle. C’est alors que je me suis mis à sécher. »
Comme la rose était elle-même en train de sécher, il alla lui parler et elle lui avoua avec l’air le plus triste du monde: « Comme c’est dommage que je n’ai pas l’âge de l’immense érable sage planté au loin ! Comme c’est dommage que mes feuilles ne deviennent pas aussi dorées comme les siennes à l’automne ! Dans ces conditions, à quoi bon vivre et faire des fleurs, aussi parfumées soient-elles ? Je me suis donc mise à dépérir. »
C’est alors qu’une toute petite fleur attira l’attention du roi. Alors qu’il l’avait à peine remarquée auparavant, elle semblait aujourd’hui capter toute la lumière et baigner les jardins de son doux parfum. Elle n’était en rien comparable aux autres végétaux desséchés du jardin. Le roi, intrigué, l’interrogea sur sa surprenante vitalité .
« J’ai failli me dessécher, » répondit-elle, « car au début je me désolais. Jamais je n’aurai la majesté d’un pin qui conserve sa verdure toute l’année ; ni la beauté et encore moins le parfum de la rose; jamais je ne produirai de beaux fruits à croquer; et que dire de la sagesse de l’érable ! Désespérée que j’étais, j’ai voulu mourir moi-aussi. Puis je me suis rappelé que vous aviez choisi de me placer ici, de m’arroser, de prendre soin de ma terre, vous m’avez accordé autant d’importance qu’au pin, qu’à la rose, qu’au pommier et qu’à l’érable. C’est donc que vous vouliez de moi autant que des autres, telle que je suis, et que j’ai toute ma place dans ce jardin. A partir de ce moment là, j’ai décidé de m’aimer telle que je suis et de contribuer à mon niveau à rendre ce jardin aussi agréable que possible. C’est exactement ce à quoi je m’emploie depuis que vous êtes parti et ce à quoi je m’emploierai tant que je serai en vie. »
5 conseils pour bâtir sa confiance en soi sur le long terme.
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Injuste vie, pense Justine.
Ce conte est de Claire Prodhomme. Sur son blog, Claire nous livre des contes destinés aux enfants, aux adolescents et aux adultes pour les aider à oser prendre confiance. Si ce conte te plaît, n’hésite pas à visiter son blog : Le bonheur au bout du conte. Il regorge de pépites. J'ai longuement hésité à choisir celui que j’allais te proposer.
Justine a 13 ans, elle va au collège, a des amies, de bonnes notes à l’école, mais Justine ne peut s’empêcher d’être jalouse. Diane a de magnifiques cheveux, Manon fait craquer tous les garçons, Eglantine a des parents trop drôles. Justine les envie et se dit que cela doit être bien d’être à leur place. La vie est injuste. Justine se trouve fade, a des cheveux normaux, des parents normaux et n’a encore jamais eu de petits copains. Vraiment, elle n’a pas beaucoup d’intérêt.
Justine se plaint beaucoup, ses notes baissent. Elle essaye de faire comme ses amies. Elle observe Manon pour voir comment elle attire tous ces garçons. Manon est souriante et bavarde. Justine cherche des sujets de conversation et s’entraîne seule chez elle, mais une fois devant les garçons, elle n’a plus rien à leur dire. Justine se sent nulle.
Les jours et les mois passent. Justine a quinze ans et n’a encore jamais eu de petits-amis. Elle se considère désormais comme une grosse nulle. Oui, elle ne vaut pas grand-chose, se dit-elle alors que son amie Manon est toujours autant appréciée. Elle aimerait être Manon qui sait si bien s’entourer. La vie est injuste, c’est toujours aux autres qu’il arrive des choses sympas. Elle, il ne lui arrive pas grand-chose de bien.
Pourquoi Justine a-t-elle ce sentiment ? Il faut savoir que Justine a toujours été comparée à sa cousine, de deux ans plus âgée qu’elle. Sa cousine Emilie était toujours plus douée. Emilie a marché plus tôt, Emilie avait un meilleur appétit, Emilie avait toujours des compliments de ses maîtresses. Justine a intériorisé un sentiment d’injustice qu’elle reproduit aujourd’hui.
Justine revit la même chose comme pour rendre véridique ce qui se passait dans son enfance. « Oui Justine est moins bien qu’Emilie. »
Un jour, Justine se rend à la bibliothèque de son lycée et tombe sur un livre qu’elle ouvre au hasard. « Tu vis exactement ce que tu dois vivre. La vie est bien faite. Si tu vis aujourd’hui de l’injustice c’est pour te permettre de guérir de l’injustice de ton enfance. »
– Pff n’importe quoi, c’est quoi ce livre pense d’abord Justine, mais elle continue tout de même de lire.
« Pour guérir, prends conscience de tous tes talents, donne-toi plein d’amour. Tout l’amour que tu penses avoir manqué, offre-le-toi. Tu verras que les choses vont changer. »
Justine ne voit pas bien ce que veut dire se donner de l’amour.
- Se donner de l’amour c’est accepter qui l’on est avec nos qualités mais aussi avec nos limites du moment. Les limites changent et évoluent. Aujourd’hui, ta limite est de ne pas oser parler avec un garçon, plus tard cette limite n’existera plus, lui dit Mélanie la bibliothécaire qui s’était approchée d’elle. Chaque jour, chacun dépasse ses limites.
- Oui mais mes copines…
- Tes amies ont également des limites, elles sont différentes des tiennes. C’est pour cette raison que tu ne t’en aperçois pas.
- Oui mais elles ont plus de chances que moi, moi je n’ai pas de chance.
- Tu n’as pas de chance seulement parce que tu crois que les autres ont mieux que toi. Seulement, pour tes copines , c’est toi qui a de la chance car tu as des choses qu’elles n’ont pas. On a tous des atouts différents. Si on en prend conscience alors on a tous de la chance. Fais confiance à la vie.
- Des atouts ? Je n’en ai pas.
- Si tu le veux bien, reviens tous les jours à la même heure, je t’aiderai à en prendre conscience.
Justine hésite puis accepte. Elle n’a rien à perdre et puis elle apprécie la bibliothécaire.
Les jours passent. Mélanie observe beaucoup Justine, lui propose qu’elle l’aide à la bibliothèque. Tous les jours, la bibliothécaire pointe du doigt tout ce que Justine réussit, tout ce qu’elle apporte à la bibliothèque.
- Tu as donné envie à Geoffrey de lire ce roman alors qu’il n’aime pas lire, lui dit un jour Mélanie. Avec ta douceur et ta patience, il s’est laissé tenter. Il s’est senti compris, lui qu’on a sûrement beaucoup pointé du doigt car il n’était pas très bon élève. C’est une très belle qualité que d’être empathique.
Plus les jours passent, plus Justine se sent en confiance.
Elle s’investit dans la danse, oublie sa timidité. Elle crée des danses avec ses amies, lit des romans qui la passionnent et les partage avec les autres élèves à la bibliothèque. Elle se concentre sur ce qu’elle aime. Justine s’amuse, se découvre même une passion pour le théâtre. Si elle ne sait pas quoi dire aux garçons, sur scène elle se transforme. Justine s‘amuse car elle fait des choses qu’elle aime. Elle se sent à sa place et tant pis pour les garçons, ils ne savent pas ce qu’ils ratent, se dit-elle en souriant.
Un jour son amie Manon vient la voir.
- Comme tu as de la chance, tu es douée pour le théâtre et la danse, moi je n‘ai pas de talent.
Alors Justine repense à ce livre, à tout ce chemin parcouru. Mélanie avait raison.
- Tu as plein de talents, mais ils sont différents des miens. Et si on allait à la bibliothèque ? J’ai quelqu’un à te présenter.
Justine accompagne Manon à la bibliothèque. Justine est fière de tout le chemin qu’elle vient de parcourir.
Désormais, Justine sait qu’elle doit se concentrer sur ses qualités plutôt que sur ses limites.
Pour conclure.
Nous avons tous nos blessures, nos peurs et nos failles. Que cela te freine ou te pousse à avancer, ne dépend que de l’importance que tu donnes aux choses.
Et si ce qui te limitait jusque-là pouvait devenir la particularité qui te distingue et qui te fait briller ?
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